dimanche 5 juillet 2020

5 juillet 2020 - Montréal - Musée McCord

Premier dimanche du mois, certains musées sont gratuits. Pas tous. Ça vaut le coup de se renseigner sur les sites des différents musées. D'autres offrent la gratuité certains soirs de semaine. 

Aujourd'hui je jette mon dévolu sur le musée McCord, à deux pas de l'universtié McGill sur Sherbrooke 

Covid oblige, on doit quand même réserver son entrée par la billeterie - le nombre de visiteurs est limité pour éviter une trop grande affluence et trop de promiscuité.
J'avoue que si c'était toujours comme ça, ce serait magnifique : de l'air, on ne se marche pas dessus, on ne se bouscule pas, et c'est calme. Pas ce brouhaha assommant des grandes expos où tout le monde parle ou murmure ou chuchote… ce qui aboutit à un sourd vacarme ambiant.

Après une brève introduction, on accède à quatre expositions.


Porter son identité : les vêtements chez les peuples autochtones 
https://www.musee-mccord.qc.ca/fr/expositions/porter-son-identite-la-collection-premiers-peuples/
Les pièces exposées mettent en relief l'étroite relation entre les vêtements et l'identité. Chaque détail a son importance et permet de déterminer l'origine de tel manteau ou mocassin. La broderie des perles de verre est ici érigée en art à part entière. On note aussi l'influence marquée des vêtements portés par les colonisateurs sur la mode autochtone : apport de nouvelles décorations ou de nouveaux matériaux. La laine et le feutre vont ainsi remplacer les peaux de bison, par exemple. Certains métaux se substitueront aux coquilles d'abalone ou autres éléments d'origine animale ou végétale. 



Inutile de dire que le travail des peaux et des fourrures relève également du grand art. C'est une question de survie dans les territoires glaciaux du grand nord. 


Les tenues de cérémonies sont parées de crins et de cheveux… souvent pris sur la tête des ennemis et qui témoignent de la bravoure de celui qui porte la tunique. 




On retrouve ici, fixés au bout des plumes d'aigle, les crins ou cheveux utilisés par ailleurs pour la décoration des vêtements de cérémonie.  
Et là, c'est un hochet en forme de corbeau, oiseau matriciel qui porte sur son dos un homme, une grenouille et un aigle. Intéressant de voir que la grenouille transmet sa sagesse à l'humain… ça me rappelle mon anneau en forme de grenouille, qui m'intrigue toujours depuis 20 ans. Voilà une piste à creuser ! (Je l'avais trouvée dans une flaque de boue juste à côté d'une grotte parée de peinture rupestres indiennes près de Santa Barbara en Californie.)


Griffintown, Montréal en mutation 
https://www.musee-mccord.qc.ca/fr/expositions/griffintown/
Je l'ai trouvée très intéressante, mêlant la sociologie, l'architecture et l'oeil du photographe, Robert  Walker. Un documentaire explique la genèse de l'exposition, conçue et montée à la demande du musée : https://youtu.be/oEBhWe2Tvao - à regarder absolument ! 
On y voit la métamorphose à grande vitesse de ce quartier anciennement industriel en une zone résidentielle plutôt haut de gamme. Contraste entre le béton, les chantiers, la boue, les fers, la caillasse extraite du sol, et le rêve vendu sur affiches glamour géantes faisant la promotion des programmes immobiliers qui s'érigent sur les ruines d'un passé populaire. Le tout rehaussé des couleurs criardes des grues, tuyaux, camions de chantier et autres engins ou équipements indispensables à la réalisation de ces travaux dantesques. Juste trois photos… j'ai loupé l'instant qui montrait la vitrine de la boucherie artisanale devant laquelle je suis passée il y a trois semaines. 


Les écuries des Calèches Lucky Luke, les dernières encore présentes dans la ville… dont l'avenir est compté. Depuis le début de l'année, les calèches sont interdites et tous les exploitants de ce vieux métier ont dû évacuer les lieux. En l'occurrence, il y a probablement encore des chevaux, ou un énorme stock de fumier, car on sent encore fortement l'odeur en passant autour du terrain et des bâtiments. Les calèches étaient dans le collimateur des défenseurs des animaux, au prétexte que les chevaux étaient maltraités, etc. Je soupçonne très fortement une manipulation à grande échelle pour que les calèches abandonnent le terrain et que les prédateurs immobiliers puissent s'emparer des lieux pour faire pousser des immeubles et autres résidences de luxe. C'est beaucoup plus lucratif pour beaucoup de gens, des magnats de l'immobilier aux services financiers de la municipalité qui pourront prélever leur -juteuse- dime fiscale sur les nouveaux propriétaires.


Jean-Claude Poitras - Mode et inspirations
Un grand nom de la mode, designer montréalais de stature internationale. Rétrospective de sa carrière et des évolutions au fil des ans. Quelques tenues me tapent dans l'oeil… mais je n'ai pas eu le réflexe de prendre des photos. Le décor est simple et sobre… pas du tout comme l'exposition Thierry Mugler vue au musée des Beaux-Arts l'année dernière. 

Serge Chapleau - Caricaturiste 
C'est sans doute le caricaturiste le plus connu du Québec. 50 ans de carrière dans divers journaux et médias, à l'origine aussi de l'équivalent québécois des Guignols de l'information. Une immense rétrospective. 
Bon, je vais être honnête : y'a un paquet de caricatures sur lesquelles j'étais incapable de coller un nom… donc ça a bien éclairé ma lanterne et resitué l'histoire politique contemporaine. Pour ce qui est des caricatures de personnalités du monde de la culture, en revanche, mes lacunes sont abyssales. Passé Céline (Dion) et Robert (Charlebois), et peut-être quelque portrait perdu de Charles Aznavour, j'avoue que je n'ai reconnu personne, et que je n'ai pas non plus mémorisé grand chose. 
N'ayant que la radio à la maison, je suis infichue de mettre une tête sur la plupart des gens que j'entends "jaser" du matin au soir. Avec internet je me branche sur les rediffusions d'émissions que j'ai loupées. Ça m'a permis de voir à quoi ressemblaient mes animateurs préférés, et j'apprécie la diversité des origines qui ne transparaît pas du tout derrière l'accent québécois marqué et les noms bien d'ici de la plupart de ces voix sans visages.
Juste une photo d'un dessin inspiré de Tintin (il y en avait plusieurs de la même facture sur la même affaire). Des personnages de BD ont été régulièrement détourné pour commenter l'actualité ! 


Pour conclure la visite, un aperçu du grand totem qui accompagne le cheminement dans les escaliers du rez-de-chaussée jusqu'au troisième étage. En bois naturel, sans peinture. Je n'ai ni cherché ni trouvé d'explication sur son origine ni sur ce qu'il représente en termes spirituels, symboliques et inspiration de la réalité ! 



 
       
            

Après quoi, ce fut un tour rapide par la boutique… faudra que j'y retourne plus longuement. Le musée fermait et je me suis donc retrouvée dehors très vite ! 

L'occasion d'apprécier La forêt urbaine qui fête ses 10 ans. 
Sorte d'oasis acidulée dans la rue qui jouxte le musée. Le tapis est doux sous le pied (un bonheur), et les tables et tabourets font voir la vie en rose ! 






Après quoi, il est l'heure de prendre le chemin du retour !

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