lundi 30 avril 2018

30 avril 2018 - Cottonwood Canyon Road (CCR)

Finalement il n'a pas plu cette nuit. En tout cas pas à Escalante où la nuit était très claire et tout aussi glaciale ! Je ne dirai jamais assez combien j'apprécie mes deux duvets gigognes... et c'est moi la matriochka !

Réveillée vers 6h30... je me laisse aller. Je commence par le petit déjeuner, en démontant la tente entre deux, le temps de malaxer mes bouchées. Le vent qui s'était calmé pendant la nuit reprend avec vigueur et je jongle avec les cailloux pour tenir la toile en place pendant que je replie le toit.

J'arrive à décoller vers 8h quand même.
Je décide de faire le plein à Cannonville, juste avant la CCR, et j'irai au BLM en passant.
C'est donc parti pour 30 miles avec une jolie lumière aujourd'hui. Bon, je ne refais pas 40 arrêts... ça devient lassant !!!

A Cannonville, plein d'essence, puis BLM... qui est fermé. Ils sont ouverts le samedi mais pas le lundi. Ca a l'air d'interpeler les autres touristes qui se cassent aussi le nez sur la porte, notamment un couple d'australiens qui voudraient avoir des infos sur le Grand Staircase Escalante.
Je leur explique sommairement que ce n'est pas un parc comme Bryce ou Zion, mais un monument qui couvre une superficie énorme, et qu'ils auront de plus amples renseignements au Visitor Center d'Escalante qui est ouvert 7j/7.

Sur ce, je décide que la météo va bien, que la route ne s'est pas dégradée depuis hier, et hop, c'est parti pour 50 miles de piste en plus ou moins bon état, mais donnée comme "passable" y compris pour les voitures "normales".

Première étape à Grosvenor Arch. Il s'agit d'une arche double, et ça me fait l'effet d'une cathédrale tellement c'est haut et d'une couleur vanille magnifique. Je tire le portrait à un groupe de chinois... je me fais discrète quand je vois débarquer une autre voiture remplie de... chinois. Ils sont partout, mais pour le moment j'ai réussi à les éviter en passant en dehors des parcours classiques.

A priori, ils repartent en direction de Capitol Reef, et ne se lanceront pas à ma poursuite sur la CCR. Ils m'apprennent en passant qu'il a neigé la nuit dernière à Bryce (près de 3000 m d'altitude).

Je repars donc sur la tôle ondulée... de temps en temps elle est plus sableuse et devient tapis volant.
J'aborde une partie surnommée "Candyland". Les falaises alternent entre fraise et vanille... on se croirait dans une glace italienne avec des volutes bicolores !

Petit passage de la route dans le sable mou et un peu plus profond. Heureusement c'est en descente, mais ça surprend... je me demande comment font les attelages à caravane pour passer ce type d'obstacle... mais en général ils ont des voitures énormes qui tractent ça avec une facilité déconcertante (bon, ça consomme du 20 litres aux 100 allègrement pour pas dire plus !!!).

La route continue dans ce paysage varié. Je me stationne sur une aire de camping sauvage pour pique-niquer tranquillement et à l'ombre. Vraiment sympa le coin... à retenir pour une autre fois, même si j'imagine que l'endroit est connu et pratiqué régulièrement, et qu'on ne peut pas vraiment caser plus d'une ou deux tentes. 

J'arrive en vue de Yellow Rock, ma randonnée préférée en 2013. J'y avais passé la journée, pour le dernier jour dans la pampa cette année-là.
Là, il est un peu tard pour envisager de la refaire, et je ne sais pas si je serais encore capable de gravir, et surtout de redescendre, la pente super abrupte qui grimpe sur le plateau.
Manifestement, ils ont agrandi le parking au départ du sentier... et les terrains alentours sont à vendre ou bien déjà vendus... ça bouge, dans le coin, et on ne peut plus couper à travers champs comme avant.

Il ne reste que quelques miles à parcourir. La rivière est dans son lit. La dernière fois, c'était dévasté. Il semblerait qu'ils aient entrepris de planter des arbres pour stabiliser les berges. Et là, des vaches paissent dans le confluent.

Je sors de la CCR vers 14h30. Trop tôt pour aller au camping de Paria River Ranch. Je vais donc à Page faire une reconnaissance pour demain.

Je commence pas un arrêt au BLM de Big Water, qui surplombe le lac, ou ce qu'il en reste ici. Le ranger de faction n'est pas en mesure de me renseigner sur les campings autour du lac et plus bas sur le Colorado : c'est en Arizona, et lui, il occupe un bureau dans l'Utah (même si, techniquement, ils sont à cheval sur la frontière entre les deux états). Mais bon, il me dit qu'on peut camper où on veut sur les terres du BLM.

Ensuite, au Carl Hayden Visitor Center, situé sur le barrage. Je réserve une place pour le visiter demain matin tôt, avant d'aller sur la rivière en bateau (de fait, je vais descendre deux fois au barrage !). Là non plus, ils n'ont aucune compétence pour ce qui est du camping, même quand il s'agit des campings du parc national (genre, les statistiques de remplissage en cette saison). Ils me disent que Lone Rock Beach a autant de place qu'on veut... c'est immense.

Puis je passe au Visitor Center de Page, pour récupérer un plan de la ville... et leur demander s'ils savent quelles sont les alternatives au camping de Lees Ferry quand c'est complet... Ils ne savent pas non plus. Décidément. 

Je vais ensuite confirmer mon trip de demain chez Wilderness Adventures. Ils sont très sympas. Bon, c'est commercial, mais quand même. Les employées me sortent une carte du coin et me parlent de leurs plans camping. On avance !
Rendez-vous demain à 10h30 pour le brief, avec le pique-nique qui va bien.

Au coin de la rue, un Walmart. Je saurai où aller avant de me pointer. Je vais avoir une heure à tuer entre le barrage et le trip en bateau.

Je reprends la route de Paria, non sans avoir mis ma montre à l'heure de l'Arizona - ici, ils ne changent pas entre été et hiver. Je gagne donc une heure de sommeil demain matin : ça me laissera le temps de replier la tente avant de partir, et au pire, je prendrai le petit déjeuner en attendant la visite !

Je fais une halte qui décoiffe au point de vue sur la marina de Wahweap. En 2013, tout était fermé, impossible d'accéder au lac ni même d'aller aux points de vue qui vont bien. Là, la vue est plutôt bouchée et le vent souffle comme un fou. Le lac a l'air de secouer un peu... tant mieux, demain, c'est sur le Colorado en contrebas du barrage, et là, normalement, ça ne devrait pas secouer.

Seconde halte à Lone Rock Beach, pour voir à quoi ça ressemble. La ranger à l'entrée me demande si je viens camper, et j'en profite pour lui demander si elle sait comment ça se passe à Lees Ferry. Et miracle, elle a une réponse : elle y était ce week-end, et c'était complet, mais la semaine c'est beaucoup moins rempli et donc j'ai des chances de trouver emplacement à mon pied, surtout si je suis sous toile et pas en camping-car.
Ca me rassure bien. Donc demain, j'irai tenter ma chance... et au pire je reviendrai sur Page, voire ici à Lone Rock.

Bon, la plage ne me branche pas plus que ça : c'est super venteux, les bourrasques transportent de grandes volutes de poussière et de sable, et il n'y a pas vraiment de route, juste des accès dans le sable, plus ou moins stabilisé... je patine sec pour remonter, petite frayeur quand même.
Il n'y a que des camping-cars, pas vu une seule tente.
Bref : si je dois revenir ici pour camper, je pense que je resterai à proximité du parking supérieur. Moins glamour, mais moins plantoir.
Croisons les doigts pour que Lees Ferry ait de la disponibilité.

De là, je reprends la route, et j'arrive au ranch vers 17h passé. Personne à l'horizon. La propriétaire est encore au boulot (guide de randonnée à cheval dans le wilderness tout proche). Je lui laisse un message.
Au bout de 5 minutes, un de ses employés vient me voir. On commence par m'orienter vers la zone prévue pour les groupes, et finalement j'ai droit à un coin reculé, plus proche des douches, où je serais tranquille... ils attendent un gros groupe et ça va faire du bruit.

Je monte la tente dans le vent... je deviens experte !
Puis je m'attelle à mon repas : j'ai la dalle. Donc grosse salade avec un bout de pain. Ca me cale.
Ensuite, douche... quel délice, et je me mets au blog.
Ici, une relativement bonne couverture téléphonique, mais pas du tout de wifi. Je dois penser à faire une halte à l'office du tourisme de Page - j'ai vu en passant tout à l'heure qu'ils proposait de bonnes ondes !

Demain est donc un autre jour où je vais faire dans le culturel !

dimanche 29 avril 2018

29 avril 2018 - Kodachrome et Devils Garden (HITR road)

Alors ce matin, décollage super tôt. Pas besoin de déplanter la tente... ça gagne un temps considérable sur la logistique ! En revanche, il fait gris et carrément froid... le thermomètre de la voiture indique un petit 36°F avec le flocon prévenant des risques de verglas !!!! A glagla ! 

Comme je le pressentais hier soir, j'ai changé mes plans. J'avais prévu de passer la journée sur la Hole-in-the-Rock Road (HITRR pour les intimes), mais bon : il n'y a pas de quoi m'occuper la journée. Pour les fondus de randos trapues, canyons compliqués et slot canyons (canyons super étroits où on ne voit quasiment pas le ciel, qui relèvent parfois de la spéléo avec tout l'équipement qui va bien), ici c'est la Mecque, à condition d'avoir le 4x4 qui va bien aussi. Mais bon, inutile de dire que ce n'est pas mon cas... et que je n'ai pas l'esprit assez casse-cou pour apprécier les joies de ce type de randonnée. 
Ce que je vise est top au lever du jour, ou en fin d'après-midi. Là, pour le lever du jour, on repassera. 

Du coup, je file à Kodachrome Basin, un parc en technicolor, baptisé ainsi par une équipe du National Geographic Magazine venue explorer les lieux en 1949 en raison de la palette de couleurs des falaises, du sol et du ciel. La seconde particularité du parc, ce sont des espèces de cheminées qui ont résisté à l'érosion, infiltrations minérales dans les fissures d'anciens reliefs aujourd'hui disparus. 
 
En chemin, je croise une biche écrasée, sur le bord de la route, puis des corbeaux qui se chicanent des restes avec un aigle, perché au milieu de la route (pas peur... l'oiseau est super haut sur patte, et ne bouge pas d'un pouce quand je le "double"), puis un coyote qui traverse 50 mètres devant moi. Bref : 7h du matin, la faune vagabonde et il s'agit d'ouvrir l'oeil.

Première halte à Henrieville, avant la bifurcation de la Cottonwood Canyon Road à Cannonville. La vue panoramique rend bien à cette heure, avec la lumière qui arrive de l'est et illumine la corniche en face... en technicolor ! Le ciel est chargé à souhait... et j'espère simplement qu'il ne nous tombera pas sur la tête au cours de la journée car cela impacterait considérablement mes plans pour demain !
 





A Kodachrome, dès l'entrée du parc, on est dans l'ambiance. Les pitons, un peu phalliques, il faut bien le dire, se dressent vers le ciel, et il y en a partout, des rouges, des blancs, des beiges ou des rosés, avec ou sans stries, longs, courts, épais ou minces. Tout dépend de leur composition minérale et de l'érosion à laquelle ils ont été soumis.


Mais gardons la tête froide. Pensée émue au souvenir de lointaines vacances en Corse égayées par la visite de Filitosa.

Pour compenser les kilomètres d'hier, je m'offre double dose de rando aujourd'hui : je commence par Sentinel Trail qui passe au pied de Shakespeare Arch. Je m'équipe de pied en cape pour résister à la froidure matinale. Vous aurez ainsi droit à l'unique selfie du séjour. 


La balade est jolie, mais dommage que ce soit aussi couvert... normalement on doit voir Bryce Canyon au loin, mais ça manque un peu de relief. Et là, on est aussi à contrejour, mais ce doit être le cas toute la journée, vu qu'on fait le tour de la roche !
















Ensuite, je file voir Chimney Rock, le monolithe impressionnant planté au milieu de la prairie, qu'on apercevait du haut du rocher précédent. La piste longe de jolies falaises striées d'où commencent à se dégager de nouveaux cierges.



Le monolithe a une taille impressionnante. On manque un peu de repère, mais bon... les voitures qui passent autour ont l'air minuscules !



Au loin, des vaches qui paissent... petits points noirs sur la prairie déjà brûlée. On se demande de quoi elles se nourrissent, la prairie est bien pauvre par ici... et le bouquet de jolis cactus tout rouge au milieu se voit comme le nez d'un clown ! Les seules autres fleurs que je verrai aujourd'hui sont des buissons de houx. A croire que c'est la saison des fleurs piquantes ! 


 



De là, je retraverse le parc pour aller faire une rando plus longue - Panorama Trail, qui, comme son nom l'indique, donne une vue un peu plus exhaustive du parc. L'occasion de revoir les paysages de ce matin à l'envers et avec une autre lumière... il fait presque soleil !




Je me prends un en-cas rapide sur le parking avant de me mettre en route, embarque une bouteille et c'est parti pour la boucle qui ondule entre les roches. Le sol est sablonneux, ça avance plus ou moins vite selon les endroits.




Je croise et recroise la route de deux VTTistes québécois bien sympathiques, qui plaisantent au sujet des phallus de toutes tailles qu'on trouve plantés par ici ! Ils sont en route pour trois mois de congé sabbatique avec leur camping-car... le temps d'écumer tous les parcs du secteur à pied ou en vélo. 



Courte halte devant la grotte "indienne". Elle porte des traces de main qu'on rencontre dans certains lieux, mais ici, c'est récent et pas vraiment historique !



Reprise du sentier, qui passe au pied d'une splendide colonne. Un repère qui se voit de loin.

 
 
Puis on s'attarde un peu dans le virage du chapelier... les cheminées de fée perdent leurs coiffes progressivement.


Le terrain ondule, côte ou descente, virage à droite ou à gauche. La vue s'est dégagée avec l'apparition du soleil, et les couleurs explosent.




J'arrive à dénicher l'entrée du sentier qui mène au passage secret... quelques cactus montent la garde, et des roches en forme de tipis permettent de jouer à cache-cache.




J'emprunte un peu le chemin des écoliers... mon sentier ne va pas dans la grotte prévue. Je cherche un peu et finis par me retrouver derrière une des buttes. Ce n'est toujours pas là, mais c'est joli quand même !



 
Je me retrouve sur le chemin d'arrivée... y'a un truc. Normalement, ça devrait faire une boucle.
 

Va falloir essayer autre chose. Prenons un peu de hauteur... ça y est, je l'aperçois, le petit corridor qui monte vers la falaise... l'endroit est tranquille et presque frais dans la chaleur de midi.   



Il est temps d'aller terminer la boucle. La météo semble un peu capricieuse et les nuages s'invitent à nouveau dans le décor. Les colonnes se dressent en terrain découvert. 


La balade chemine en surplomb au dessus d'une sorte de badlands en technicolor, au loin des dômes tout striés.
 



Le temps est de plus en plus gris et venteux... j'abrège la boucle à 6 km au lieu de 9. Y'a pas d'ombre, et même s'il fait gris, ça cogne quand même. En tout cas, les décors d'ici me plaisent bien, entre pitons, flèches, tipis rocheux et petites grottes ou dômes à l'arrondi presque parfait.



  

 
 
Petite pause dans la rédaction... le temps d'avaler la pizza calzone du Pizza Parlor... Je m'autorise une fantaisie ce soir... il est super tôt (pas tout à fait 18h), ils ont encore de la place dans le resto, et je meurs de faim vu que j'ai écourté le petit déj' et pas vraiment fait de vraie pause à midi. 

Reprise du clavier dans la voiture... les places sont chères dans le resto. Ici, le wifi a du mal, j'espère que j'arriverai à poster tout à l'heure.

Bref : je termine ma randonnée, et repars en direction du Visitor Center question d'avoir quelques renseignements sur la Cottonwood Canyon Road que j'ai l'intention de prendre demain.  
La route est a priori bonne... à condition qu'il ne pleuve pas cette nuit. Le temps est orageux et va rester ainsi pendant les trois prochains jours... bien ma veine. Je me renseignerai plus en détail au BLM d'Escalante demain matin avant de prendre la route. 
L'alternative à cette piste "impassable when wet" (impraticable par temps humide), c'est la route normale qui passe par Bryce Canyon et Kanab... petit détour d'au moins 100 km. Ca ne rigole pas. Donc on croise les doigts. 

De retour vers Cannonville, je marque un arrêt pour photographier la Pariah River qui prend ses aises par ici. Le lit est assez vide, mais on soupçonne la violence des crues qui sculptent les berges et les parois un peu plus au large.

 
Retour à la route touristique 12, qui m'avait tant enchantée en 2013, avec la lumière rasante du couchant. Aujourd'hui, le paysage ne veut pas se déparer de la grisaille qui nous accompagne depuis ce matin. C'est dommage car les falaises abritent des reliefs intéressants.


Un peu plus loin, avant d'aborder l'arrivée sur Escalante, courte pause en bord de route pour apercevoir une ruine indienne perchée à flanc de falaise en surplomb de la chaussée, nichée dans le creux de l'alcôve. Les greniers s'abritaient sous le rebord supérieur de la falaise.


Le temps se maintient pour le moment, et je vais donc aller assurer mon programme de fin d'après-midi, à savoir aller me promener dans le jardin des démons "Devils Garden", 15 miles au sud d'Escalante par la piste que les mormons avaient tracée lors de leur migration de Salt Lake City vers le sud-est de l'Utah (en l'occurrence Bluff, visité il y a 5 ans). La route, tracée au cordeau aboutissait au Colorado après avoir coupé à travers le plateau... et terminé par le creusement de la falaise de plusieurs dizaines de mètres de haut pour descendre le convoi de 40 chariots. Ils ont construit un petit bâtiment à la mémoire de l'exploit à l'entrée d'Escalante.  

15 miles de piste. Inutile de dire que ça secoue sec dans la voiture. Le coffre va encore être en vrac... et j'espère que je n'ai  pas fait d'autres trous dans mes gallons d'eau (le plastique des bidons est vraiment mince, j'ai percé hier un deuxième bidon...).  

J'arrive au parking... ici, c'est disneyland. Les gosses montent et descendent des formations rocheuses comme si c'était des manèges. Les lieux se prêtent magnifiquement au jeu de cache-cache, il faut bien le reconnaître !
 


Bref... je me balade entre les goblins et les hoodoos. Je trouve Metate Arch, et un pont naturel juste derrière. 



 
Puis d'autres passages entre arches, ponts ou tunnels. Le sable règne en maître, la végétation reflète les conditions extrêmes qui sévissent ici - glacial en hiver, caniculaire en été.

 
Les hoodoos ressemblent à des congrégations pensives se hâtant vers on ne sait quel paradis pour fuir cet enfer, observant la foule qui passe à leurs pieds, admirative de tant d'originalité minérale : le diable a un jardin bien agréable !









La lumière est au rendez-vous, enfin... ciel bleu et ombres qui se dessinent... j'attendais ça depuis ce matin ! 



Mais c'est la fin de la récréation. 

Je repars en sens inverse. On passe une voiture avec un pneu crevé. Ils ont de l'assistance. C'est un peu ma hantise (faudrait vider tout le coffre pour accéder à la roue de secours), et une des raisons pour lesquelles je ne voulais pas rester plus longtemps (question d'avoir encore des voitures derrière moi, en cas de pépin). 

Je fais une courte halte au petit musée à l'entrée d'Escalante. Quelques panneaux explicatifs illustrent la colonisation de la région par les mormons, avec l'histoire de la Hole-in-the-Rock road qui mène au lac Powell et s'achève par un raidillon d'anthologie, creusé par les pionniers pour descendre la falaise qui menait au seul gué possible permettant de franchir le Colorado à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.



Retour au camping vers 17h30. 
Pour  le coup, je vais directement au restaurant, au moins il n'y a pas de liste d'attente. La douche attendra la fin de la publication. Je sens que je vais encore ronfler tôt ce soir... et en plus j'ai pris une bière brassée localement (une brune, bien bonne).       

Fin de l'épisode... demain est un autre jour, et j'espère qu'il ne pleuvra pas cette nuit ni plus tard. 
Là, je vais essayer de contacter le camping de Pariah River Ranch pour m'y poser deux nuits. Ca fera des kilomètres en plus, mais pas de démontage, et ils ont des douches. L'expérience montre que dans le coin, les campings sont pris d'assaut, et je risque de faire chou blanc si j'arrive un peu tard.