vendredi 27 avril 2018

27 avril 2018 - Natural Bridges, Mule Canyon... et Hanksville

Connexion ultra poussive ce soir... je me rattraperai à Escalante. En plus, l'ordi passe dans le rouge côté batterie. Bref : désolée d'avoir manqué le jour de la chronique... soucis techniques indépendants de ma volonté !!! Je vais devoir prendre le pli de recharger l'ordinateur tous les jours en roulant.

Bref, revenons à nos moutons : nuit délicieuse en "dispersed camping"... j'avais trouvé sur Deer Flat Trail, un coin qui surplombait la vallée, à environ 2 miles de la route. La vue au couchant était top... et au levant c'est pas mal non plus ! 



Ce matin j'ai donc attaqué par Natural Bridges, le tour en voiture avec des haltes aux points de vue... qui bordent la route circulaire qui serpente sur la mésa. Le grand jeu ? Repérer où se trouve ce qu'il faut voir !


Le premier arrêt permet d'apercevoir le Sipapu Bridge et de se faire une idée de la topographie des lieux : c'est très accidenté. Le pont se trouve au milieu de la photo... et ça prend près d'une heure pour y parvenir à pied en descendant la falaise et en longeant le fond du canyon. Ensuite il faut revenir par le même chemin... ou poursuivre au fond jusqu'au pont suivant, plusieurs kilomètres plus loin, vu qu'il n'y a aucune ligne droite et que le terrain est chaotique !


De là, on poursuit la route jusqu'à l'arrêt suivant pour observer des ruines indiennes nichées dans la falaise en face.



Bon, des ruines indiennes, dans le coin, il y en a des tonnes. Pas très accessibles et pas forcément signalées. Les amateurs éclairés peuvent passer des mois à écumer les pistes et les sentiers pour aller admirer ces vestiges d'un autre temps.
Ici, l'endroit se nommes Horse Collar Ruin : le canyon fait un méandre qui ressemble au collier d'un cheval. Les ruines sont accrochée dans un repli de la falaise qui protégeait un peu des éléments et permettait de profiter du soleil lors des courtes journées d'hiver.



La rivière coule au fond du canyon, le gibier était probablement abondant au fond comme à la surface de la mésa, utilisée pour les cultures. L'accès aux habitations se faisait par un jeu d'échelles et d'escaliers taillés à même la roche... et loin de nos critères architecturaux.


Après cette balade à flanc de falaise sur du slickrock qui accroche bien, il est temps d'essayer de repérer le Kachina Bridge, quelques virages plus loin. Là encore, l'aller-retour pour aller voir le pont de plus près prend un peu de temps et oblige à ne pas avoir trop le vertige ! 




L'arrêt suivant sera celui dédié à une mini-randonnée jusqu'au troisième pont : Ochawomo Bridge...
 

Une petite demie-heure pour aller voir le pont du dessous puis remonter tranquillement. Le sentier est bien tracé et n'a rien de vertigineux... c'est plutôt engageant !










A noter que la boucle complète, en passant par les trois ponts en suivant le fond du canyon fait plus de 14 km à pied... je n'ai ni la condition pour ça, ni le temps à y consacrer. En outre, il commence à faire chaud et ce type de randonnée demande un peu de préparation si on ne veut pas succomber à une insolation ! 

A l'issue du circuit, une petite halte au Visitor Center s'impose : rafraîchissement, cartes postales et monnaie. Je commence à avoir un stock de petits billets qui permettront de jouer dans les campings sans accueil.

J'enchaîne ensuite avec un retour sur Mule Canyon repéré hier en venant de Blanding. Vu l'heure, il est midi, la lumière ne sera pas top, mais avec un peu de chance, ce ne sera pas encore trop catastrophique. En 2013 je n'avais pas eu le temps d'approfondir la question après avoir passé une demie journée sur le Butler Wash (il faudra d'ailleurs que j'y retourne un jour !).
Je trouve le départ de la randonnée... plein de voiture garées partout, la piste va bien, mais j'ai vraiment des doutes sur ma voiture. Elle secoue... un truc de malade.

Je me chausse, prends mon petit sac avec à boire et un petit snack pour tuer la faim... et en route vers 12h30. Il suffit de suivre le sentier, finalement. Bucolique à souhait, il suit le lit d'un ruisseau saisonnier serpentant entre falaises et rochers, grottes et alcôves. Ici ou là on croirait apercevoir d'anciens greniers ou de vieilles caches où les vivres étaient mis de côté.




Jusqu'à trouver un surplomb en forme de champignon qui sert de toiture aux ruines recherchées.


Impossible de louper la ruine qui fait la renommée de ce canyon : Y'a un monde pas possible... les plus avertis se vautrent dans tous les sens pour avoir les flammes qui sortent de la maison, et toutes les places à l'ombre sont déjà squattées. Difficile d'avoir une vue d'ensemble sans pollution, je me concentre sur des portions du site le temps que les bonnes places se dégagent !




 
Je m'essaie quand même à l'exercice, profitant d'une accalmie dans les poses acrobatiques... et au final, je ne m'en sors pas trop mal. Cela étant, je ne m'attarde pas outre mesure. Trop de monde !
 

Je décide de poursuivre vers les secondes ruines... je bats un peu la campagne. Mon GPS veut vraiment m'envoyer dans les buissons... j'essaie de monter vers la corniche, au risque de me casser le cou entre broussailles et failles invisibles qui s'y cachent... mais je ne trouve rien de probant. Abris et alcôves, certes, mais pas de ruines ! 


 


Bref. Je suis au bord d'abandonner la "chasse" malgré les indications données par un coupe de randonneurs qui passait par là. C'est l'heure de faire une pause !
Je bois un coup, mange un morceau... Je reprends mes esprits. Les idées plus claires. Je continue un peu sur le sentier et finis par la trouver, la ruine perchée dans la falaise, cachée derrière un rocher et une couverture végétale qui la dissimule aux regards. Le relief favorise de telles implantations, bien abritées des intempéries et disposées face au soleil hivernale pour profiter du peu de la chaleur et de la lumière.




Et vu mon oeil de lynx, je me dis que ce n'est pas la peine de pousser plus loin pour risquer de ne pas trouver la troisième ruine. A partir d'ici, il y a peu de chance de croiser du monde qui serait capable de m'aiguiller et la végétation se fait plus dense !
Je prends donc le chemin du retour vers 14h30...



J'en profite pour refaire une halte à House on Fire, déserte maintenant... 






Le temps de mettre le nez en l'air et d'apprécier le sentier sans l'affluence des grands jours. Quasiment plus d'ombre... une chaleur à ne pas mettre un randonneur dehors !
 



Je reviens à la voiture vers 15h30. Je bois comme un trou. Il fait une chaleur de bête.
Je me mets en route avec un poil de clim' pour faire tomber la température, avec une première escale toute proche, à l'aire de découverte des ruines de Mule Canyon... ils ont des toilettes ! C'est prosaïque, mais j'avoue que la vie sans sanitaire et sans eau courante, ben c'est pas trop mon truc ! 
Puis je me mets en route pour de vrai, direction Hanksville qui est à environ 100 miles... une traversée du désert en perspective.
Normalement, j'ai assez d'essence. Au pire, je peux faire un raccord à la marina de Hite.

Les paysages défilent. Somptueux, comme toujours. Il manque un copilote pour prendre quelques photos à la volée. Une bonne partie du trajet ressemble aux canyons observés à Natural Bridges, dans la strate blanche, creusée de milliers de mini-canyons, un vrai labyrinthe.

On descend ensuite vers le Colorado... franchement dans la strate rouge brique.
Mesas et buttes se succèdent. En voici une prise en passant,"the cheese box".

 
Je passe à proximité de Leprechaun Canyon (je pense avoir repéré l'endroit, pas indiqué), puis j'arrive en vue de Hite... où je fais un crochet pour trouver de l'essence, au cas où l'envie me prendrait d'aller faire un tour hors piste un peu plus loin.



Hite : comment dire... marina fantôme. Le niveau de l'eau du lac est tellement bas que la rampe de mise à l'eau s'arrête 5 mètres au dessus du dit niveau. Ce n'est pas encore la saison... station service déserte. Et inopérante. La carte bleue passe bien, mais ça pompe dans le vide... sans doute parce que c'est vide justement ???
Bref, cela met fin à mes vagues envie d'aller voir Burr Point au bout d'une piste de 15 miles au milieu de nulle part.

Je franchis le Colorado, redevenu rivière maintenant que le lac est presque à sec.



Je fais quelques haltes sur la rive en face, de quoi constater que le lac est vide. On est revenu ici au tracé initial du Colorado et de la Devil River d'avant le barrage... les points de vue donnent sur une vaste aire marécageuse peu engageante qui stagne au pied des monticules de la strate blanche, beaucoup plus bas.








Puis la route remonte, on sort de la strate rouge... en fait, on est à  nouveau sur le plateau... désertique, ras, lancinant. L'impression de traverser la planète Mars. De temps à autre une "oasis" coincée entre deux replis des falaises qui bordent la route - présence d'un ruisseau plus ou moins temporaire. Les peupliers et la végétation célèbrent le printemps. Pollen en suspension, coton accroché aux branches. Ils ont un joli nom, ici : cottonwood... et ils le portent bien !
 
Après cette traversée du désert, Hanksville se profile. Je trouve mon camping facilement. On a droit à du gazon pour planter les tentes... et je me douche avec délectation. L'impression de "gluantise" s'estompe.
On a du wifi, très poussif... trop poussif. L'ordinateur s'échine et finit de vider la batterie avant que le post d'hier ne puisse être enregistré... 
Normalement, à Escalante j'aurai aussi de l'électricité !
 
Ici, c'est la pleine lune mais il fait noir comme dans un four. Y'a de la musique country qui sort du restaurant attenant au camping. On est à 30 mètres de la route, mais je ne me fais pas de souci... ici, à la nuit, on ne roule plus. Trop de risques de percuter des bestiaux errants (entre le gibier et le bétail, ça ne manque pas !).



Bref : demain est encore un autre jour !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire