mardi 31 mai 2016

31 mai 2016 - Moab / Arches National Park

En direct de l'office du tourisme de Moab... la journée est terminée. Je suis vannée.
J'ai attaqué super tôt ce matin, en déplantant la tente à 6h tapantes. Trop de bruit, trop chaud... mal dormi. 


J'ai eu des colocataires la nuit dernière, qui étaient en panne de camping à 20h30. Je leur ai cédé la moitié de mon emplacement, on a vraiment de l'espace ! Un père et son fiston, en vadrouille pour une petite semaine de vacances. Ils venaient de Boulder (à côté de Denver).

Je les ai croisés à nouveau au milieu de ma randonnée à midi. Ils commençaient le sentier et je le terminais. En échange de bons procédés, ils m'ont proposé de partager leur emplacement ce soir, au camping de Goose Islands, plus proche de Moab et de la civilisation. 

Or donc pour reprendre la chronologie...
J'ai levé le camp bien tôt, et j'ai profité de l'heure matinale et du soleil qui se levait pour faire quelques arrêts au bord de la rivière. La falaise s'illuminait progressivement, donnant des teintes rosées aux eaux tumultueuses du fleuve. 






 
La cahute à l'entrée du parc était encore fermée, et il n'y avait pas de plan-carte à disposition au Visitor Center... donc j'ai attendu un peu : observation des rangers en train de verbaliser des baroudeurs qui avaient apparemment passé la nuit sur le parking (c'est pas super maiin de narguer les autorités), puis pause aux sanitaires, brin de toilette pour compenser le manque d'eau courante au camping, puis passage de quelques coups de fils en attendant l'ouverture, au moins il y avait du réseau, puis j'ai vu la ranger de service hisser les couleurs et je suis allée récupérer un plan avant de me mettre en route pour Devils Garden, tout au bout de la route qui traverse le parc. Ensuite, faut marcher !  

 
Bienvenue à Arches, donc !


Cette année, j'ai réussi à me garer relativement près du trailhead (le départ du sentier), et presque à l'ombre de quelques arbustes. Je refais le plein des gourdes aux robinets mis à disposition. Ici, comme dans la quasi-totalité des parcs où je suis passée, la prévention contre la déshydratation et les insolations bat son plein : affiches et encouragements verbaux, encarts dans les publications diffusées par le parc... tout est fait pour rappeler aux randonneurs ou simples visiteurs que la chaleur tue et qu'il faut boire régulièrement. Ne pas hésiter à engloutir un gallon par jour (4 litres). Et croyez-moi, on y arrive sans peine car l'air est super sec et qu'il fait une chaleur à mourir, au propre comme au figuré. 







L'objectif du jour : revoir Landscape Arch et pousser jusqu'à Double O Arch. Je ne pense pas être en mesure d'aller plus loin, et encore moins de revenir par le Primitive Trail, sentier "brut de fonderie" mêlant sable et rochers dans un joyeux dédale.

Donc je suis allée jusqu'à Double O Arch, une arche double qui fait comme un huit, en fait, avec un petit O en bas et un grand O en haut. J'en ai bavé... sentier chaotique spécial vertige. Mais j'ai surmonté mes appréhensions... Aller-retour en trois heures, j'ai bu comme un trou pendant toute la balade, et je continue encore. Il fait chaud. Ils annoncent plus de 37°C vendredi, mais aujourd'hui on a dû avoisiner 40°C. Heureusement, je repars dans la montagne demain. 




Chouette randonnée, sinon. Le sentier commence dans le sable, jusqu'à Landscape Arch, toujours aussi fine et élancée, et avec mon grand angle, j'arrive à la faire entrer en entier dans le cadre de l'appareil ! 

Landscape Arch se découpe au détour du sentier. Finesse extrême qui s'affine toujours plus au gré des délitements de la roche qui constitue l'arc de pierre. A l'arrière-plan, une autre arche (Navajo je crois) se détache sur le ciel bleu.







Ensuite, ça se corse : on attaque la grimpette sur des roches assez lisses et pentues. Je suis contente de ne pas avoir pris mes bâtons, ils m'auraient encombrée. 




A partir du palier, ça va mieux. Moins de grimpettes raides, mais le terrain continue à onduler !




 
 

 


On passe sur des crêtes, au bord du précipice, en surplomb ou en dévers, ou bien on se faufile entre des lames de roches verticales. Heureusement que le parcours est bien balisé (c'est surtout qu'on suit la foule, car on n'est pas tout seul, loin s'en faut)... sinon c'est vraiment labyrinthique. J'imagine assez bien le cauchemar si on se perd.  









Après une dernière descente du type toboggan, j'arrive à Double O Arch. 






Au pied de Double O Arch, d'autres randonneurs me donnent un coup de main pour passer de l'autre côté et avoir un joli point de vue. Je désespérais un peu d'arriver à franchir cette barre rocheuse. Manque de jus, je commence à fatiguer. Presque midi et un début de fringale. Pas soif... je bois un peu mais souvent. 







L'entrelacs des rochers laisse préjuger du sentier "primitif" qui se poursuit dans le prolongement de la lame percée.



Je dois avoir l'air bien épuisée car les deux randonneurs me demandent si tout va bien. Je les rassure et je m'installe dans un coin tranquille à l'ombre de la paroi sous quelques beaux genévriers pour pique-niquer et me poser quelques instants. Ca fait un bien fou !




Après l'escalade du toboggan en sens inverse, le retour s'avère plus facile. 



  
Je repasse à proximité de Navajo Arch... mais je me retrouve à Partition Arch, une jolie arche à deux voûtes, qui explique le nom.
 





Moins de grimpette mais plus de passages vertigineux. Après trois minutes de pause, c'est l'heure de terminer la descente... en empruntant le raidillon gravi au début. J'avoue que je n'en mène pas large. 


Je continue à boire comme un trou... et la lassitude me gagne. J'ai envie d'en finir. Il fait chaud, chaud, chaud. C'est là que j'ai croisé mes colocataires de la veille qui m'indiquent à quel camping et emplacement ils ont élu domicile pour la prochaine nuit. Ce sera utile par la suite. 





Retour au parking. Je me rafraîchis au point d'eau... pseudo-douche pour faire tomber la température. Je statue rapidement sur la suite du programme. Je me sens assez crevée, en fait. 
 
Du coup, ensuite, je me suis traînée à différents points de vue avant de rendre les armes, trop chaud, vidée. Gros coup de mou. Je lâche l'affaire pour aujourd'hui.

Petit tour aux Windows après avoir fait une simple incursion sur le parking de Delicate Arch. 





Les La Sal Mountains exhibent leurs cimes blanches dans le lointain.


Je décide d'aller voir si je trouve un emplacement de camping... et je vais me rabattre sur la colocation : à 15 heures, tout était pris jusqu'à 8 miles de Moab, et pas eu envie de récidiver au même camping qu'hier, ou d'aller voir sur le plateau de Canyonlands... ça fait loin et demain je reprends la route 128 pour monter sur Grand Junction et Colorado National Monument. J'ai pas envie de pousser plus loin non plus pour m'avancer sur la route, ou en tout cas, pas tout de suite



Direction le centre ville, pour faire le plein à la station du City Market. Oublié de serrer le frein à main, et surtout de passer en mode Parking. Bref, la station est en pente et le temps que j'attrape mon portefeuille dans mon sac, la voiture avait "glissé" vers l'avant et fait un bisou à la voiture qui faisait le plein devant moi... Pfff. Y'a des jours comme ça. 

Le mec a poussé un juron monstre. J'ai exhumé mon contrat de location. Il a appelé l'assurance d'Alamo... bref, trois quarts d'heure de palabres. Je pense que sa bagnole (un gros pick-up genre Ford Heavy Duty) était moins endommagée que la mienne : vaguement le bord de sa plateforme qui avait du jeu, alors que moi, sa plateforme a carrément enfoncé la calandre. Ca baille un peu, mais le radiateur n'a pas bougé et ça a l'air d'aller. 


J'ai un numéro de téléphone à appeler si je vois que la voiture a un comportement erratique... ça ne m'arrangerait pas trop de devoir changer... un truc à perdre une demie journée. Je verrai donc demain sur la route. Demain soir je suis à côté de Grand Junction, et c'est une grande ville pour les critères locaux. 


Pour les photos, du coup, c'est un peu raté, vu que j'ai glandé une heure à la station service au lieu de me poser dans un bistrot à siroter une bière (y'a une micro-brasserie locale) ou déguster une glace.

Donc là, je vais aller au camping planter la tente et essayer de trouver un poil d'ombre pour jouer avec les cartes postales.... et j'espère que j'arriverai à dormir cette nuit. Demain soir, il fera froid, ça ira mieux. Grosse fatigue. re-pfff...


PS : j'ai retrouvé mes colocataires qui étaient contents de me voir. L'emplacement était gigantesque et bien tranquille. Donc soirée assez tranquille. De temps à autre, ça fait du bien... surtout pour se remettre des émotions de la journée ! 

***
Voici la carte du jour :  

 
Et le détail de la randonnée :