lundi 16 mai 2016

16 mai 2016 - Cochiti Lake > Tent Rocks > Cedar Crest (Albuquerque)

La nuit fut super venteuse. Les mecs de la tente d'à côté, tout fiers de monter leur campement en deux secondes ont bien failli se retrouver à poil dans le même laps de temps. Leur tente prenait le large dans les bourrasques. La mienne résiste à tout, pour le moment. Et je trouve l'utilité du paquet de sardines, même si je n'ai pas encore eu besoin de planter les 17 tiges d'alu. Elle se monte donc en 5 minutes, et ça prend toujours plus de temps pour la replier proprement, et replier le sac de couchage, et la bâche, et tout. Les jours mouillés, ça prend presque une heure pour ne pas embarquer de l'eau et du sable. Bref... c'est mon choix !

Je profite du petit matin pour me prélasser en dégustant mon petit déjeuner. Céréales, lait, cannette de café, deux kiwis (pas terribles, moins bien que ceux du sud-ouest de chez nous !), deux tranches de pain avec du philadelphia (j'alterne avec le beurre de cacahuète). Pas de confiture ni de miel... j'ai pas trouvé mon bonheur le soir des courses. Ca ne me manque pas trop. 


Le soleil s'est levé bien vite, dans une jolie lumière rosée. Et le vent est tombé, enfin... cela m'évitera de faire du parapente accrochée à ma toile. Le vent est un ennemi pire que la pluie pour l'exercice du repliage.

 
7h30, direction Kasha Katuwe Tent Rocks National Monument. Un des parcs les plus récents, qui a été promu à ce rang-là il y a peu. Il est encore géré par le BLM (Bureau of Land Management), mais le Pass annuel des parcs est accepté. Me voilà donc en route pour explorer des chapeaux pointus en tuff, un peu de la même facture que ceux qu'on trouve à Bandelier, mais moins gruyère. La lave devait être plus fluide ou bien ça a moins dégazé en refroidissant, lors de l'explosion du volcan voisin (Valle Caldera).


 
Le parc est déjà baigné de soleil... et il fait chaud. Il y a essentiellement deux randonnées à faire, qui forment une grande boucle. On commence par un trajet commun aux deux circuits, qui donne un aperçu général de la topographie des lieux.






La première randonnée  consiste à se faufiler dans le slot canyon niché entre les chapeaux, puis à grimper au sommet de la mesa pour avoir une vue de haut. C'est chouette comme balade. A l'ombre pour l'essentiel de la matinée, et l'accession au sommet donne l'impression d'émerger d'entre les roches avant de planer au-dessus des formations fantomatiques.  



























En passant, on voit plein de fleurs, c'est le printemps dans le désert.







La seconde balade mène à la première et continue en boucle pour retourner au parking. Là, on voit les formations de l'extérieur, sans se douter qu'il y a un petit canyon qui s'y cache ! En option, quelques abris sous roche occupés par les indiens il y a très longtemps




J'ai trouvé tout ça ludique. On verra demain comment vont les courbatures... ça tire dans les genoux !!!

Le tout ressemble à une meringue géantes avec plein de petits tétons en sucre ou en cannelle, ou à la vanille... enfin, dans ces tons-là.  


Je me remets en route pour aller jusqu'au bout du parc où il y a un point de vue un peu différent.  



Et là, miracle, je trouve du réseau US Comm... en remplacement du AT&T habituel. Et avec US Comm, j'ai la 3G, ce qui me permet de recevoir une série de textos (je ne comprends pas pourquoi les textos n'arrivent pas en mode téléphone), et une cargaison de mails. Ce qui est dommage, c'est que je perdrais à nouveau ce réseau en retraversant le parc, et là, je n'ai à nouveau que AT&T. Ca m'énerve, mais c'est comme ça. Je pense qu'en fait, avec la connectivité limitée, quasiment pas de réseau, il n'y a pas assez de "bonnes ondes" pour faire passer du texte ! (ma façon à moi de comprendre ces choses !)

Je laisse quelques messages vocaux avant de repartir dans la pampa. Ces histoires de téléphone me fatiguent un peu, mais bon : dans le temps on faisait simplement sans, donc ne nous plaignons pas ! 



Je pensais trouver une route pour retraverser en direction de Madrid... mais mon GPS me satellise bien comme il faut. Ils ont du mal à faire le distingo entre deux routes parallèles à quelques mètres, et du coup, je me retrouve soi-disant sur Waldo Road... mais j'atterris dans une carrière de gypse, au bout d'une piste en terre (ça ne me surprenais pas outre mesure...), où je me saupoudre abondamment. C'est bien que la voiture soit blanche !  


La jauge commençant à baisser sérieusement, je décide de repartir en direction de Santa Fe pour retrouver la Turquoise Trail au départ... y'avait plein de pompes pas chères hier, et ce n'est pas si loin.
Je fais bien : je tombe sur réserve juste à l'arrivée devant la pompe !

L'essence ici est à 1,94 USD par gallon... soit environ 50 centimes d'euro par litre. Ca fait rêver... ça compensera le prix de la location de voiture, plus chère que les années précédentes. En tout cas, l'essence a clairement baissé... dans mes souvenirs, ça fleurtait avec 3 ou 4 dollars le gallon (un euro le litre), donc ça a baissé de moitié !

Je reprends donc la Turquoise Trail, alternative touristique à l'autoroute. Cerrillos, entraperçu hier, puis Madrid où je pensais m'arrêter brièvement, mais c'est la foire d'empoigne. On se croirait dans un lunapark avec des boutiques kitsch ou pseudo-hippie partout, et des touristes par wagons entier... de toute façon, impossible de se garer, et ce genre d'attrappe-touriste me fait fuir.
Ca me fait gagner du temps ! Je ne prends même pas une photo. 

 
Ensuite, je passe Golden sans même m'en apercevoir, et j'arrive à Cedar Crest assez rapidement après avoir dépassé Sandia Mountain.

Bref : la Turquoise Trail ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'imagine que pour apprécier, il faut un brin de beau temps, beaucoup de temps pour s'arrêter partout et faire les éventuelles boutiques ou commerces qui animent les quelques villages. Et c'est pas trop mon truc. J'avais repéré quelques activités plus dans mes goûts, mais je n'ai pas poussé mes investigations. J'exhumerai les infos si je retourne dans ce coin, question d'aviser de façon sélective. 
 
A l'entrée de Cedar Crest, je bifurque en direction du camping et je me présente à l'accueil. Ils ont de la place (ils ne prenaient pas les réservations par correspondance pour les tentes). Une autre dame est en train de faire son check-in... et va me chercher les deux stoppeurs qu'elle a embarqué depuis le Missouri et qu'elle "promène" depuis plus d'une semaine. Ce sont deux jeunes français, militaires, qui font leur tour du monde. Ils ne parlent quasiment pas anglais... et traversent les USA au gré des voitures qui les emmènent.

Je sens venir le mauvais plan mais bon : je suis vraiment désolée, mais ma voiture, même si elle est vaste comparée à mon carrosse habituel, ben elle est pleine. Le coffre est blindé avec la glacière et le sac de voyage et les gallons de flotte, et la banquette arrière contient tout le fatras de camping et de randonnée. C'est super bien organisé... faudra que je vous fasse une visite illustrée à l'occasion. Devant, j'ai le bazar administratif, à savoir mes classeurs avec tous mes petits topos touristiques, mes réservations, et mon pedigree au cas où j'aurai un souci et qu'il faudrait prévenir quelqu'un en urgence.
Donc voilà. Je ne vois pas où je caserais deux stoppeurs, aussi gentils soient-il. En plus, très égoïstement, j'ai pas envie. Là, je m'accorde une pause "oursonne" de trois semaines où j'ai envie de parler anglais et pas envie de materner des gamins qui sont partis à l'aventure la fleur au fusil. J'ai des côtés comme ça, pas forcément "humanitaire".

Voili. Du coup, je monte ma tente sur un emplacement pas trop loin du bungalow sanitaire, et je pars pour Albuquerque qui se trouve à 15 minutes.

Alors Albuquerque.... je n'avais aucune idée préconçue : c'est gigantesque. Quand on franchit la montagne (je loge au pied de Sandia Mountain, mais du côté "désert" à l'est), on arrive en vue plongeante sur Albuquerque qui s'étend à l'infini. Je comprends mieux pourquoi sur le site de l'office du tourisme, j'ai trouvé le plan de la ville découpée en près d'une dizaine de districts... je cherche la Old Town, qui se trouve après Downtown, après University/Midtown, après Uptown, après Eastside. Bref... je ne sais pas combien ça fait de miles, mais ça m'a semblé interminable !!!
J'arrive à me garer à la Plaza, juste en face de la cathédrale. Miracle. Je m'octroie un tour rapide du quartier historique, qui tient dans un mouchoir de poche... je dévore une crème glacée, miam, et je reprends le chemin du camping. Décidément, les villes et moi, ça fait deux ! Pas envie de me ruiner dans les boutiques du coin, même s'ils ont d'assez jolies choses, notamment des bijoux en turquoise de belle facture.








De retour au camping, je me rends compte qu'on a du wifi, mais faible. Le temps de prendre ma douche, il n'y a plus de wifi. Je soupçonne que le soir, ils coupent leur serveur quand ils ferment leur boutique. J'espère que ça ira mieux demain matin et que je pourrai uploader mes trois dernières chroniques, et regarder quelques détails sur mon compte Free... pour le moment, je n'arrive pas à interroger ma boîte vocale. C'est un peu la loose, la téléphonie et moi. Je dois être un peu blonde !!!

Allez, ce sera tout pour aujourd'hui. Une journée somme toute cool, où je m'en suis mis plein les yeux et les mollets.

Demain, je roule jusqu'aux confins du Nouveau Mexique, presque à la frontière mexicaine. Je m'attends à rencontrer des contrôles de la police aux frontières... et j'espère arriver assez tôt pour avoir le droit d'aller planter la tente dans les dunes de White Sands. Faudra pas que je traîne en route, pas possible d'arriver de nuit cette fois-ci. Je suis prévenue !!


***
Voici la carte du jour :
 

Inutile de dire que là aussi, j'ai vainement tenté de passer à travers champs entre l'autoroute et Madrid, mais la route de Waldo, c'était pas bien ça !!!


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