dimanche 15 mai 2016

15 mai 2016 - Bandelier > Santa Fe > Cochiti Lake

Réveil vers 5h30, j'émerge à 6 heures.
La pluie a continué à tomber par intermittences. La tente s'est bien comportée. Je craignais un peu les ponts malheureux induits par la largeur du matelas qui boursoufle la toile et crée un contact, mais l'arrimage au large a suffi. Bon la toile extérieure est mouillée, le tarp ressemble à un bourbier...
J'essaie de secouer tout ça pour évacuer un maximum d'eau. Le soleil se fait un peu prier ce matin. Il fait gris et presque froid.

Je m'accorde une bonne pause petit déjeuner pendant que j'ai tout ouvert bien grand pour aérer de l'intérieur.
Repliage laborieux quand même. Je balaie la bâche (la balayette-raclette à neige est finalement bien pratique) pour évacuer le plus d'eau possible, puis je détache le toit de la tente, en essayant de ne pas le faire traîner par terre. Je m'en sors assez bien. Je l'étale sur la table pour le replier... il est mouillé à l'intérieur, sans doute de la condensation. Ca séchera au montage suivant ! Idem pour la tente de base, mais ça se corse car il faut sortir les arceaux de leurs fourreaux... mais je me débrouille plutôt pas mal et j'arrive aussi à la replier sans la salir. Reste la bâche, que je replie en la faisant égoutter, stockage dans son sac poubelle jusqu'à ce soir. La bâche évite de salir le plancher de la tente, en plus de le protéger des cailloux ou graviers coupants ou abrasifs.


Bref : j'arrive à lever le camp peu avant 8 heures, et j'arrive sur le parking du Visitor Center avant l'ouverture après un arrêt "panoramique" en haut de la falaise en cours de descente. Le site se trouve au fond du canyon, et d'en haut on pourrait en ignorer l'existence.


Je récupère un guide de la Main Loop, qui passe au milieu des ruines indiennes principales : toute une ville construite sur le fond de la vallée et à flanc de falaise. Impressionnant. 













Le sentier est super ludique. On peut aller voir certaines alcôves en grimpant sur des échelles... et en faisant attention à la hauteur de plafond. Au pied des alcôves se trouvent les restes des habitations qui étaient construites devant la falaise. Des fresques et des pétroglyphes ornaient les parois.











L'orage gronde et tourne. Le vent souffle bien. Le sentier qui mène à la grande alcôve longe le ruisseau Frijoles qui a subi une crue énorme et dévastatrice en août 2011. Les séquelles sont bien visibles. L'amoncellement des arbres dans les coudes et contre les troncs des arbres qui ont résisté est phénoménal. Partout des panneaux rappellent les consignes en cas de crue subite et violente : gagner un point haut et ne pas en bouger tant que tout n'est pas rentré dans l'ordre.







A la fin de la partie commentée, on peut pousser jusqu'à une alcôve géante située à 140 pieds de hauteur (environ 45 mètres ??), là aussi en grimpant sur des échelles et des petits escaliers. Âmes sensibles s'abstenir. J'arrive à dominer mon vertige, tout va bien. La descente est toujours plus difficile que la montée, et j'y vais doucement, de peur de louper un des barreaux.











Je termine ma visite vers midi... et je suis dubitative sur la suite du programme.
Je commence par compléter la boucle en passant par Los Alamos au lieu de reprendre la même route qu'hier. Le centre de recherche nucléaire est en fait une ville poussée de terre ex-nihilo entre 1943 et 1945 pour développer la bombe atomique. Les panneaux qui jalonnent la route indiquent les numéros des laboratoires... et on a même le droit à un checkpoint qui vérifie l'identité des voyageurs qui viennent s'égarer par là. Bon. Je ne m'arrête pas, mais il y a un musée et plusieurs installations visitables. 

A l'horizon, on aperçoit la caldera du volcan éventré lors de l'éruption qui a enseveli la région.  


Direction Santa Fe. Le téléphone sort enfin de son mutisme. Il n'y avait aucun réseau sur Bandelier. Là, manifestement, j'ai deux messages vocaux... mais comme une cruche, j'ai oublié de paramétrer le code permettant d'accéder à la boîte vocale quand je suis à l'étranger. Ce qui me préoccupe le plus, c'est que je n'arrive pas à basculer en 3G alors que les paramètres du téléphone semblent bons. J'aviserai à Tucson, en allant voir sur mon compte Free, si j'ai oublié quelque chose (ça ne m'étonnerait qu'à moitié).

J'arrive à Santa Fe sous une pluie battante. L'orage tourne aussi par ici. On est dimanche et on peut se garer gratuitement un peu partout, et la météo ne pousse pas la foule dans les rues. J'avise quelques unes des curiosités que j'avais relevées, mais j'avoue que je ne m'attarde pas... je récupère ma voiture, trempée comme un rat.

Santuario de Guadalupe


San Miguel Mission - l'église la plus vieille des USA


Loretto Chapel



Institute of American Indian Arts Museum


Cathédrale St Francis


Je retrouve la voiture dans son parking et je lève le camp.

Direction la Turquoise Trail, au moins pour le bout que je ne ferai pas demain en repartant de Tent Rocks.

 
Cerrillos : ben c'est mort. Sans doute un effet dimanche + météo désastreuse. Le village est en travaux, impossible de trouver la route / piste que je pensais prendre. Je mets le GPS en route pour récupérer l'autoroute sans repasser par Santa Fe. Cette appli est vraiment bien (HERE Maps) et fonctionne hors connexion, donc sans internet (wifi ou 3G).


Le temps continue à être bien orageux, j'essuie quelques averses limites giboulées... ça lavera la voiture de la poussière accumulée ces derniers jours. Puis le soleil revient, laissant l'horizon plombé sur Santa Fe et le nord, dans le dos. 



J'oblique vers Cochiti Lake, le camping du soir. Je dois m'attendre à beaucoup de vent... c'est ce que m'a dit la mamie ranger volontaire au Visitor Center de Bandelier à White Rocks. Le lac abrite, entre autres, une base de planche à voile et ça souffle toujours pour une ambiance très fun.

La route passe en dessous du barrage qui barre la vallée du Rio Grande. Impressionnant. On n'a plus aucune vue, juste la montagne de remblai d'où s'échappe la rivière, tumultueuse. 



J'arrive dans une accalmie relative... le temps de planter la tente dans son bac de gravier. Puis le vent se déchaîne. Au moins, ça finit de sécher les toiles en un temps record. Obligation d'arrimer une bonne poignée de sardines si je veux que ça tienne sans lestage.

Salade du soir, là aussi, j'arrime mes bols en les remplissant bien.
Douche rapide, c'est l'avantage des bases de loisirs, c'est qu'il y a des douches à la hauteur. Admiration du coucher de soleil sur le lac...
Puis je me réfugie dans ma tente après avoir taillé une bavette avec une campeuse solitaire à la recherche de "coloradiens".  Mes plaques d'immatriculation l'ont induite en erreur, mais nous discutons quelques minutes de nos voyages respectifs.
Elle est originaire de Salida, où je passerai en toute fin de voyage, et a pris la route après le décès de son mari. Hop, plus de maison et itinérance permanente ici ou en Europe. Elle est en train de remonter via les territoires indiens alors que je suis en train de descendre vers les déserts du sud. Pause agréable. 





Ce soir, je teste la configuration "été", avec juste le sac de couchage de secours. Il est vaste et donné pour 50°F. Au pire, je sortirai mon gros duvet polaire de son sac si je me gèle... la nuit dernière, j'ai eu chaud. Le vent est chaud et désséchant, même s'il apporte la pluie. Il a traversé les déserts du sud avant d'arriver, et là, la dépression part vers le nord, mais nous laissera du mauvais temps jusqu'à mardi.
A White Sands, j'espère que je serai épargnée... il y pleut rarement paraît-il.

Voilà pour aujourd'hui. Je plie l'ordi.. je dois penser à le recharger en roulant demain après-midi. Demain matin, je vais voir les drôles de formations rocheuses de Tent Rocks. Je pense qu'il s'agit des mêmes que celles que j'ai vues à Bandelier, ce qui serait logique, vu que c'est le même tuff, généré par le même volcan il y a fort longtemps. 

***
Voici la carte du jour :


A comparer à ce que j'avais prévu mais qui passait dans la pampa entre Los Cerrillos et l'autoroute... :  https://goo.gl/maps/3G85r7Bw3Xz



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