mardi 17 mai 2016

17 mai 2016 - Cedar Crest > White Sands

5h30 j'ouvre un oeil et je ne traîne pas trop.... grasse mat' jusqu'à 6h, ça ira comme ça !
Bon, toujours pas de wifi. Je "vois" bien les deux réseaux, mais les mots de passe ne fonctionnent pas. Je ne vais pas y passer la journée non plus.

La tente est super sèche et je peux la replier rapidement. J'ai refait un essai avec le sac de couchage walmart, et j'ai pas eu chaud. Donc je vais revenir à mon bon duvet !
Dans la foulée, le petit déjeuner qui va bien et je me mets en route vers 7h30.



Direction les Salinas Missions Ruins. Il s'agit de trois missions construites par les espagnols au 17° siècle. Je n'avais pas trop d'idée en tête pour les visites. Les trois sites sont assez distants les uns des autres. 

Je commence par Quarai, qui se trouve naturellement sur mon chemin. 


La ranger qui tient la boutique est passionnée par son truc. Elle m'explique comment visiter le site et quelques points d'attention et me laisse pour se préparer à l'arrivée d'un groupe de scolaires.






Un bout de sentier sauvage, placé sous la protection de Saint François d'Assise, offre au regard les fleurs du printemps, et aux oreilles les chants d'une multitude d'oiseaux cachés dans la végétation au bord du ruisseau.









Fin de la visite. Je reviens au Visitor Center au moment où le groupe débarque. 

Ma ranger n'est plus disponible du tout pour encaisser le montant de mes trois cartes postales... j'ai largement le temps de faire l'inspection des rayons du coin boutique, bien fournie avec des publications intéressantes et divers rapports de fouilles qui se tiennent encore dans les sites de la région. Tout cela ne me fait pas prendre de l'avance... je suis coincée près de 30 minutes à la regarder faire son show devant des gosses captivés. Du grand art ! 

Bref... 10h30 et je me remets en route. Finalement j'opte pour Gran Quivira (Las Humanas) au lieu de Abò, et je shunterai Socorro. Ce doit encore être un micro village avec trois rues qui se croisent, et faire un détour de 100 bornes pour ça ne vaut pas la peine... cela aidera à résorber mon retard. 


La seconde mission est assez différente de la première. D'abord par sa couleur : ici, elle est construite en calcaire, donc blanc grisâtre, alors que les deux autres missions étaient en grès rouge.
Ici, une église de grande taille avec couvent attenant était pratiquement terminée quant tous les travaux ont été interrompus. Querelles entre le pouvoir séculier et le pouvoir régalien sur fond d'inquisition. Ca y allait fort, à l'époque !












Ces deux visites me permettent d'appréhender d'autres tribus indiennes et l'époque de la colonisation espagnole... puis des guerres avec les Apaches, qui se poursuivront jusqu'au 19° siècle, voire plus. 

Les Apaches vont me suivre sur une partie du trajet... jusqu'à l'Apache Trail que je vais parcourir le 21 mai prochain, puis l'Apache National Forest pour faire la soudure avec les territoires Navajos à partir du 23 mai.

Bref : je termine ma seconde visite sous une pluie bien froide, et me remets en route plein sud. Pas de détour par Socorro. A l'horizon, une forêt d'éoliennes. Au bout de la route, des montagnes. Celles qui surplombent la "plage" de White Sands sur le flanc est. 




J'arrive à Carrizozo (après avoir passé Chilili plus tôt ce matin), et prends immédiatement la direction de Valley of Fires, une coulée de lave noire intense qui rappelle le parc de Lava Beds visité en 2014 (Californie du Nord). Le vent est dément. Je me pose brièvement, le temps d'une escale technique et de quelques photos, en me disant que c'est une bonne idée de ne pas camper ici ce soir... j'y aurais pris ma première leçon de vol ascensionnel ! Il commence à se faire tard et j'ai encore des kilomètres à avaler. 





Retour sur Carrizozo... objet de plaisanteries sur mon forum préféré. C'est vrai que l'endroit est désert et ne présente aucun intérêt, hormis d'avoir quelques pompes à essence idéalement placées à la croisée des chemins !
 


Après une vague hésitation sur la suite du trajet, je décide de parer au plus court, et laisse donc de côté le détour par Ruidoso, Fort Stanton et quelques autres patelins de la Billy the Kid Scenic Road. Des pages de l'histoire de l'ouest et des guerres indiennes qui seront pour une autre fois. Plus on avance, plus on découvre de choses à voir ou à visiter, et cela pourrait s'intégrer dans un autre voyage sudiste s'il me prend l'envie de faire une boucle Nouveau-Mexique + Texas (pas loin, le Texas...).

Direction, donc, Alamogordo, sans traîner. On longe toute l'étendue de sable, frange blanche avant la couleur sombre des montagnes.
Les montagnes à gauche de la route sont dans les nuages, et les nuages sont bas et menaçants. 



White Sands National Monument. Je me renseigne sur le Backcountry permit au Visitor Center. Il leur reste encore 3 emplacements... mais vu la météo, je suis assez confiante... il me restera bien un bout de place quelque part, et de préférence pas trop loin dans les dunes.
Je me laisse le temps d'aller "visiter" avant de planter la tente, pour voir si je sens bien l'expédition avec tout le barda.

De fait, un déluge s'abat sur le parc, avec un vent de folie. Hormis le fait que je suis trempée comme un rat en moins de 5 minutes, le vent empêche purement et simplement de monter une tente : tout s'envole. Je croise quelques autres candidats campeurs qui battent en retraite, dégoûtés et transis jusqu'à la moëlle. 













Je me donne donc le temps de visiter un peu, de parcourir un bout de l'Alkali Trail. Après le déluge, l'orage est parti se lover contre les montagnes à l'est du parc. Alamogordo doit être sous la pluie... et à White Sands, c'est tout le monde qui en profite. 

Les touristes sont comme les escargots et sortent après la pluie. Les aires de jeux résonnent des bruits des luges ou autres. Un superbe double arc en ciel pare l'horizon. D'étranges silhouettes squattent le sommet des dunes : photographes avec leurs trépieds qui cherchent à capturer la lumière fantastique qui éclabousse la fin d'après-midi.
 









A 18h30, le vent tombe un peu. Je retourne au visitor center à toute vitesse (hmmm) pour récupérer un Backcountry Camping Permit et j'hérite du site N°7, à 1,5 kilomètres du parking. 

Je m'équipe de pied en cape, gros sac à dos, petit pique-nique, tente, sac de couchage et second sac qui servira de matelas, sac poubelle pour ramener tous mes déchets, et de la lumière. Et en avant pour quelques montagnes russes.

Le sable mouillé tient bien sous la semelle et c'est un plaisir de crapahuter. La lumière est magnifique mais ce n'est pas l'heure de sortir l'appareil... chargée comme je suis, j'essaie d'avancer. Le soir tombe relativement vite, et je dois vraiment localiser mon emplacement avant de ne plus distinguer les piquets. 

Je finis par y arriver et c'est bien mon piquet ! J'utilise le sac poubelle pour conserver mes affaires "hors sable" pendant que m'installe.
Le vent continue à faire des sienne par intermittences et je dois "siouxer" un peu pour arriver à monter la tente, mais je suis assez satisfaite du résultat !
Je me calfeutre rapidement dans mes deux sacs de couchage (celui de walmart fait office de matelas).


 
20h30, c'est l'extinction des feux. Je pensais avoir le temps de profiter du coucher de soleil, mais c'est raté ! Je laisse la porte ouverte et ne conserve que la moustiquaire pour la porte intérieure. Ca ventile bien et j'ai eu la bonne idée de planter la tente dos au vent pour ne pas m'envoler ! 



Je m'endors comme une masse après ma toilette de chat à coup de petites lingettes. Même pas eu le temps d'essayer de regarder les étoiles. La lune est presque pleine et occulte tout autre astre céleste.

Bref : demain est un autre jour !


***
Voici la carte du jour :



Trajet bien moins compliqué que ma version "j'ai le temps de tout faire et il fait un temps merveilleux" ! : https://goo.gl/maps/K3JLMqeQArz

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