mercredi 15 juillet 2020

15 juillet 2020 - Montréal - Déconfinement jour 121

Temps voilé. Je ne sais pas trop où on va. Il fait plus frais que la semaine dernière, c'est déjà pas mal !

Alerte au SCAM ou PHISHING ou énorme escroquerie. Grosse frayeur. J'avoue que sur le coup, ça m'a retournée. Mail à la banque et coup de fil au commissariat de Westmount pour m'assurer que l'appel / les appels reçus ce matin émanaient bien de truands professionnels et pas de l'administration fédérale. Manifestement, cette fraude-là est bien recensée, mais il faut néanmoins garder la tête froide quand on a les affreux au téléphone.
Scénario bien huilé, menaces crédibles, complice en embuscade… et la balle de ping-pong, c'est toi, qu'on promène de téléphone en téléphone… 
En deux mots : une nana vous appelle en se réclamant de l'administration fédérale, pour t'annoncer que tu es sous le coup d'un mandat d'arrêt pour fraude financière et blanchiment d'argent à une échelle massive - plusieurs millions de dollars, qui se baladeraient de comptes en comptes entre Toronto, Vancouver et Montréal (comme par hasard). La raison : mon identité aurait été volée et utilisé pour ces fraudes massives. L'enquête dure depuis des mois, et il faut me blanchir de l'accusation, après quoi on clôturera tous mes comptes et tous mes avoirs seront gelés jusqu'à l'attribution d'un nouveau numéro d'assuré social. C'est fumeux. Inutile de dire que ça m'assomme quand même. Je suis en pleine déclaration / transmission de mes déclarations de revenus, et c'est un des rares cas où tu dois utiliser ton numéro d'assuré social (l'équivalent du numéro INSEE en France). 
La nana me transfère ensuite à son complice qui appelle à partir du numéro de téléphone du commissariat de Westmount, car c'est la RCPM (Police royale du Canada) qui gère le dossier. Ils ont des moyens et ils pensent à tout, ces escrocs. Car le numéro qui s'affiche est bien celui du commissariat… c'est ce qu'ils avancent quand on leur demande comment on peut être sûr qu'ils sont bien qui ils disent être. Genre : tu entres le numéro de téléphone dans google et ça te dit que c'est le commissariat de Westmount. 
Une fois que t'es bien rassuré, ils commencent la phase 2 : questions sur ce que tu possèdes, ta banque, et le fait que tu vas devoir transférer l'intégralité du contenu de tes comptes vers un Safeguard Wallet géré par la gendarmerie fédérale, le temps que le cas soit résolu. 
Ben voyons… 
Le mec devient super insistant et super lourd. Je lui fais tout répéter deux fois et ça le gave. J'oubliais : ils ne parlent qu'en anglais et avec des accents étrangers. Chinois pour la nana qui dit se nommer Tracy Lee, et quelque part à l'est de l'Europe ou ailleurs difficile à identifier pour le type qui dit se nommer Hammas Marshall - il parle comme s'il avait la bouche pleine, ça n'arrange rien. Si on cherche ce nom là, on le trouve dans des signalements sur Facebook. 
Bref : je m'amuse à vérifier leurs autres numéros de téléphone dans google, quitte à exploiter cette fonction. Car entre temps, ils n'appellent plus avec les numéros de départ (qui renvoyaient sur Ottawa ou Montréal). Ils appellent à partir de leur mobile au prétexte qu'ils sont sur le terrain. Trop facile ! Les numéros renvoient donc à des banlieues de Toronto et à Lachine, un autre arrondissement de Montréal, en téléphones pré-payés. 
Je finis donc par leur raccrocher au nez… au troisième aller-retour ils allaient me donner la procédure pour transférer mes fonds dans leur portefeuille numérique… fallait que j'installe une application sur mon téléphone et tout le tralala. Et surtout, il ne fallait surtout pas que j'en parle à ma famille, à mes amis, à mes collègues, à ma banque ou à la police, car les gens qui avaient détourné mon identité se trouvent sans aucun doute parmi eux. Il valait donc mieux que je fasse confiance à n'importe qui au téléphone. 
Dans la foulée j'ai envoyé un mail à ma banque et j'ai appelé le commissariat. Ils sont charmants au commissariat et ils parlent en français !!! Conseils de l'un et de l'autre : les instances fédérales ne demandent jamais à ce que tu transfères tes avoirs sur un compte non identifié. S'il y a un souci, ils te convoquent dans leurs locaux et ne te font pas de chantage par téléphone. Le policier me dit que le meilleur moyen de couper court à ces appels est de prétendre que tu ne parles pas anglais et qu'il te faut un interprète. Ça calme le jeu immédiatement. 
Bref… pendant que je suis en ligne avec le commissariat, le mec tente de m'appeler plusieurs fois, m'enjoignant de le rappeler séance tenante. Textos et message vocal… Le cirque ne durera pas longtemps. Ils n'ont pas rappelé depuis. Ouf. 
Tout ça pour dire qu'on peut se faire piéger super facilement : en ce moment on est dans les déclarations de revenus et autres tâches administratives et il n'était pas incongru de recevoir un appel de l'administration. C'est juste que les mecs sont lourds. Et qu'ils relançaient toujours vers la résolution de "l'incident" par le biais de ce coup de fil plutôt que de m'accueillir dans leurs bureaux pour en parler calmement. 

Bref. Je me remets de mes émotions pendant la réunion qui commençait à 10h du matin, aussitôt raccroché avec la police. (On a encore une semaine avec une réunion par jour, sauf lundi !)

Salade du jour : salade frisée, scarole, chou kale, tomate, échalotte et du basilic ! De la verdure… je me suis fait une portion d'arachides en papotant avec maman.


Je vais devoir passer au bureau - demain. Plein de trucs à imprimer, et j'attaque le contrôle final d'un projet à livrer… besoin de la machine PAO avec ses deux écrans. Plus ça va, moins j'y vois clair.
Demain matin. grosse réunion qui va nous faire gagner du temps - encore.
Je passe la fin de la journée sur le QA de mon projet exotique. Le bureau sera pour demain, finalement… trop de choses à revoir dans les PDF reçus, rien n'est livrable !

Pas de coucher de soleil aujourd'hui. Je me suis cachée derrière mes rideaux et je n'ai pas vu passer l'heure. Les journées ont déjà bien raccourci par rapport à fin juin. C'est perceptible. 

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