samedi 7 novembre 2020

7 novembre 2020 - Montréal - Cimetière Notre Dame des Neiges

Je dois m'occuper des photos de la semaine dernière (31 octobre) question de publier toute la série sur le cimetière. Article à suivre ou à précéder donc ! 

En attendant, et à chaud, voilà le récit de ma grande balade jusqu'aux confin du cimetière du Mont Royal qui descend sur le versant de l'autre côté de la colline. 

Comme dit dans le post du jour le cimetière de la Côte des Neiges a fait l'objet d'un court article dans La Presse la semaine dernière... et c'est vrai que les jours de pluie ou de brume (en gros quand je suis dans mon nuage) confèrent une ambiance particulière à ce genre de lieu :

> https://www.lapresse.ca/societe/2020-10-24/la-vie-dans-les-parcs/le-mystere-du-cimetiere.php

En l'espace d'une semaine les arbres se sont métamorphosés. La plupart sont maintenant chauves ce qui donne une autre allure aux paysages savamment aménagés. 



Passé le pavillon d'accueil et son décor plutôt bourgeois, le cimetière part en mode colline qui grimpe bien. L'occasion de capturer des vues en contre-plongée sans avoir besoin de se mettre à plat ventre ! Les arbres se détachent en silhouettes géantes. 


Je grimpe, je grimpe, sans suivre les volutes des travées. Je veux voir ce qu'il y a tout en haut. 


Carré italien, carré chinois, carré portugais, carrés des Petits Frères des Pauvres, carrés français en nombre, carrés d'Europe de l'est... toutes les immigrations sont représentées et on date leur ancienneté à leur position dans le cimetière. Il reste encore des prairies disponibles, qui seront "loties" dans les décennies qui viennent. Pas mal d'animation... voitures et motos qui passent, s'arrêtent, déposent ou remmènent des gens affairés à nettoyer et décorer les tombes en cette période intermédiaire entre Toussaint et 11 novembre, jour désigné comme commémoration de toutes les guerres. Tombes récentes aussi. Et personnes perdues dans leurs méditations au détour d'une travée. J'imagine que la Covid laisse aussi des traces de son passage ici. 

Je suis allée jusqu'en haut, jusqu'à la clôture avec le cimetière du Mont Royal que je dois aller explorer... j'ai maintenant trouvé le portillon qui permet de passer de l'un à l'autre sans devoir faire le grand tour... tout au moins tant qu'il n'y a pas de neige qui en empêche l'ouverture. Il abrite un arboretum classé, et sans doute des tombes encore plus vieilles. 


Avec les arbres tout déplumés, une belle lumière filtre entre les sépultures. Ce cimetière est beau toute l'année, quelle que soit la saison. Je me dis qu'en hiver ça doit être sportif de grimper en haut de la colline en bravant neige et verglas... mais il faudra que je me livre à l'exercice. 

La statuaire du secteur est ancienne. Je me pose des questions sur certains alignements non militaires. Congrégations religieuses ? Pas vraiment d'indices. 


À la jonction entre les deux cimetières se trouve le carré militaire, à cheval de part et d'autre des grilles de séparation. Stèles bien alignées ou dalles enfouies dans le gazon taillé au cordeau. 






Ici, les arbres dansent le tango, au son oublié des cigales qui ont abandonné leur mue avant de partir vers des lieux plus amènes.





Je redescends en longeant les grilles.

Passage devant le mausolée Jean-Paul II, au pied du belvédère que je dois aller explorer une autre fois, apparemment c'est là que se trouve le calvaire. 

Le sentier sinue entre les chapelles familiales, essentiellement italiennes. La légende veut que quelques (voire plusieurs) mafieux y ont pignon sur rue... on se réserve une place au paradis comme on peut, en s'achetant une virginité plus ou moins baroque, plus ou moins dorée sur tranche, avec ou sans colonnes, mais toujours avec un certain faste. La prochaine fois, je ferai un "reportage" sur les familles qui disposent de monuments funéraires intéressants ou... monumentaux. 

Pour la petite histoire, la (ou les) mafia ont joué (et jouent encore) un grand rôle dans la vie de la cité... base arrière des États-Unis pendant la prohibition et durant les périodes de grand puritanisme de l'autre côté de la frontière, mais aussi lieu choisi pour le blanchiment à grande échelle de l'argent provenant de sources pas forcément légales ici ou ailleurs. Les réserves autochtones à cheval sur la frontière font office de passoires à divers traffics, et la position de Montréal sur le Saint Laurent à quelques encablures des Grands Lacs et tout simplement en vue des "côtes" américaines n'y sont pas pour rien. 

D'en haut on a une vue imprenable sur le commet du Mont Royal et ses antennes relais TV et téléphone, mais aussi sur l'Oratoire Saint Joseph et les immeubles du Rockhill !  



Série de croix assez monumentales... faudra que je m'y intéresse de près. C'est un carré irlandais semble-t-il. 


Le soir tombe vite. Je longe l'arrière de l'université et note en passant qu'une chapelle se cache au pied de la tour que je vois de mes fenêtres... avec un autre portillon permettant un passage pièton à ce niveau. 

Le soleil joue avec les feuilles jaunes qui s'agrippent encore à quelques branches. On commence à bien détailler les troncs noueux et plus rien ne dissimule les tombes et autres croix monumentales. De ce côté-ci, les tombes sont plus récentes que tout en haut ou bien tout en bas. 




Faudrait que j'arrive à me procurer un plan détaillé et explicatif du cimetière... avec l'indication des éléments architecturaux et décoratifs notables, voire les tombes remarquables (ici, ça fait aussi office de Père Lachaise, dans un mode plus aéré et verdoyant - on a 137 hectares au lieu des 44 ha parisiens - et sans doute moins "baroque")... mais va falloir attendre qu'ils rouvrent l'accueil aux clampins comme moi qui n'ont personne à enterrer.  

La carte 2020 du cimetière que je dois essayer de m'imprimer... et la page Facebook assez alimentée avec des chroniques sur différents aspects du lieu. Accessoirement, le site du Mont Royal tient l'inventaire des arbres remarquables et met une carte assez bien faite de toute la "Montagne" et de son patrimoine naturel ou architectural. 

En attendant, je remballe le téléphone car j'ai déjà un peu mitraillé dans le bas du cimetière et il fait quasiment nuit !

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