mercredi 9 mai 2018

9 mai 2018 - Chaco, Aztec, Shiprock... fin des territoires indiens

Encore une nuit agréable au fond de mon petit canyon. 
Un oiseau nous a offert une super sérénade hier soir pendant que je mangeais. Des trilles et des sifflements pendant plusieurs minutes. 
Et j'ai donc eu le temps de jouer avec les cartes postales et même de bouquiner un peu. Tour arrive... enfin le temps de respirer. J'ai presque trouvé mon rythme. Quasiment trois semaines. D'habitude ça allait plus vite ! 
Cela étant, je suis assez fière de moi pour une chose : je n'ai pas eu besoin de sortir la frontale une seule fois pour planter la tente. Les dernières fois, ça m'était arrivé plusieurs fois !

Ce matin, c'est le soleil qui fait le réveil. Il donne pile sur ma tente. Les autres sont encore à l'ombre ! 
J'essaie d'optimiser mes trajets pour la voiture en vidant progressivement la tente. Et je commence par le petit déjeuner, sur fond de trilles et autres chants d'oiseaux. Là, j'avise un oiseau tout jaune, et un autre à la tête rouge avec des ailes noires et blanches, et un autre avec la tête rouge, mais pas les mêmes ailes.  Quelle variété ! Un ravissement !

Je finis de replier tout mon bazar, salue mes voisins qui sont là jusqu'à samedi avec l'intention d'épuiser tous les sentiers du parc, et je pars pour une dernière petite balade juste derrière le visitor center - Una Vida. Un mile à peine, pour se donner bonne conscience ! 
Je repère le robinet d'eau potable et remplis le bidon qui est vide.
Un corbeau a trouvé le filon et se désaltère... tenant les autres petits oiseaux à distance. Le corbeau s'attaque ensuite à une poubelle qui traine, avec une rage... je n'aimerais pas être à la place du sac en plastique ! 

Après ces considérations, je prends la route, avec un bout de tôle ondulée pour me mettre en jambes ! 
Puis la grand route, qui traverse d'autres zones de forages.

Je vois le panneau pour Angel Peak, qui était ma solution de camping alternative pour hier soir, et comme j'ai le temps, je fais le détour pour voir à quoi ressemble le coin. Je pensais que c'était une montagne, mais en fait, au bout de la piste qui dessert des forages gaziers, on arrive à plusieurs points de vue sur des badlands multicolores impressionnants. On distingue au fond d'autres forages et des citernes. 
C'est très poussiéreux par ici. Avec le vent qu'on avait hier soir, ça devait être l'enfer. Je n'ai vraiment aucun regret. Avec les puits et les canalisations de part et d'autre de la piste, c'est quand même un peu glauque, et je ne sais pas si j'aurais vraiment planté la tente par ici.  

Je reviens à la grand' route. Je passe Bloomfield, où l'activité gazière bat son plein. Ils ont une petite raffinerie sur place. 
J'arrive à Aztec, et localise les ruines qui font l'objet d'un National Monument. Dans la rue qui y mène je vois le camping que j'avais repéré, plus axé sur les camping cars et mobile home, mais avec un coin de gazon pour les tentes. 

Aztec Ruins NM a été fouillé au début du 20ème siècle, et la grande kiva a été entièrement restaurée et remontée : cela donne une idée de ce à quoi ressemblaient ces bâtiments cultuels qu'on retrouve dans quasiment toutes les cités en ruines, et ont toujours un équivalent dans les villages contemporains. 

De là, je me dis que je vais faire le détour pour aller voir Ship Rock de plus près. Petit détour... mais bon. Lors de mes deux précédents voyages je n'ai pas eu le temps d'y aller. Aujourd'hui, j'ai le temps. 
Cela me permet de passer par Shiprock, ville navajo importante. L'urbanisation me laisse perplexe. C'est un peu déshumanisé... maisons de type mobile-homes alignés, pas de végétation. Triste. 

Je me rapproche du rocher emblématique. Un autre touriste est déjà sur la piste qui mène au pied de l'inselberg. Je m'approche un peu, ça roule assez bien, mais c'est cahoteux. Et la lumière est vraiment crue. 
Bref : je ne m'attarde pas. De toute façon, on ne peut pas vraiment randonner là-bas au pied... c'est un rocher sacré pour les navajos qui tolèrent les étrangers sur leur territoire, mais sans plus. 

L'heure tourne aussi, et je vais enfin reprendre le chemin du Colorado. 
Demi-tour pour revenir jusqu'à Farmington, et là je bifurque pour Hesperus.
La route prend rapidement les couleurs de la montagne : verdure et végétation bien différentes, et les premières cimes qui se rapprochent. 
Le contraste est saisissant avec les paysages traversés depuis deux jours, qui ne dégageaient rien d'autre que sécheresse et aridité ! 

J'arrive à Durango assez rapidement. Petite ville bien typique du haut Colorado. J'aperçois mon motel de l'autre côté de la route... et vais donc faire un tour jusqu'au centre ville avant de revenir sur mes pas. Demain matin, je laisse la voiture à l'hôtel et j'irai à pied. 

Mon motel est d'un genre qui ne se fait plus, d'un autre âge. Propre et vieillot à souhait. J'aime bien. Ce n'est pas la route 66 ici, mais c'est la même inspiration. Ventilo au plafond, moustiquaires aux fenêtres. Charme désuet mais combien plus humain que la plupart des chaînes stéréotypées.
  
Je m'installe, vide partiellement la voiture. Pas du tout de restauration ici - ça tombe bien que j'ai encore quelques vivres dans la glacière ! 
Le wifi et opérationnel. 
Bref : c'est presque le bonheur !!! 

Maintenant, c'est l'heure de la douche... et je vais mettre le réveil pour demain matin, question de ne pas louper le train, ce serait dommage. 
Suite des tribulations demain !

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