mardi 8 mai 2018

8 mai 2018 - Chaco Canyon - suite et fin !

Difficile d'émerger ce matin. La nuit fut calme.
6h30, je me lève. Certains camping-cars sont déjà sur le départ. Mes voisins ont déjà replié leur tente.
Je suis un peu au ralenti. Je vais voir les deux ruines qui sont juste à côté de ma tente et je m'installe pour déjeuner. Le repas à ne pas saboter.

Repliage et rangement de la tente. Préparation des rations de boisson pour la journée. Aujourd'hui, c'est grand bleu, il va faire chaud.

Puis je pars pour une première randonnée "backcountry", c'est-à-dire sans sentier guidé. Un peu plus d'un mile au pied de la falaise en face du camping, au bord d'un wash (torrent saisonnier) plutôt à sec. Pas moyen de se perdre... faut suivre la piste.
Beaucoup d'oiseaux qui pépient dans tous les sens.
J'arrive aux ruines de Wijiji. J'adore le nom. Tout un programme !!!
On voit quelques murailles qui dépassent du sol, mais dans l'ensemble, ça n'a pas été fouillé et c'est donc dans son jus. De là, un petit sentier amène au pied de quelques pétroglyphes... avec des restes d'antilope ou autre ovin/caprin. Difficile de dire ce que c'était. On a un bout de crâne avec des dents, une omoplate et un bout de colonne vertébrale, tout blanchis. Je n'ai pas vu de moutons dans le secteur... et ça me semble petit pour des cerfs.

Je prends le chemin du retour en sens inverse. Je croise un jogger. Qui me redouble quelques instants plus tard. Il fait déjà chaud...

A la voiture je bois un grand coup, et je repars pour le camping, question de me rafraîchir. Plusieurs emplacements semblent vacants. Direction le visitor center. Il est presque 11 heures et je devrais avoir le verdict pour le camping de ce soir.
Le ranger de service discute avec une de ses collègues. Ils m'attribuent un emplacement pour tente en "walk-in", c'est-à-dire qu'on laisse la voiture au parking et on se trimballe le barda jusqu'à l'emplacement.
Je retourne sur place pour accrocher mon papillon de réservation sur le piquet. L'emplacement est mignon tout plein. Dans un recoin de la falaise, avec des nids d'hirondelles tout autour, et deux trouées avec de la fiente blanche... sans doute des chauves-souris.

Je ne m'attarde pas. L'heure tourne. Déjà presque midi. Je retourne au visitor center pour récupérer le guide d'une des randonnées un peu longues qui amène sur la mésa qui surplombe le canyon.
Direction Pueblo Arroyo. Remplissage de la fiche de backcountry hiking, et c'est parti pour la ruine suivante où se trouve le départ du sentier.
J'avoue que je suis perplexe : la ruine en question est à l'aplomb de la falaise.
J'ai rapidement la réponse à mes questions. J'entends des voix dans la falaise... et j'aperçois alors le sentier, qui monte à la verticale et se glisse dans les éboulis puis dans une faille.
Des gens sont en train de descendre... et ils en bavent apparemment.
Ca me permet d'étudier l'accès, et de jauger ma capacité à monter, et surtout à redescendre après la rando !

Ca y est, la voie est libre. Je grimpe sans me poser trop de questions. Le défilé est pentu et étroit. Je passe en m'aidant des mains, éventuellement à quatre pattes !
Sur le plateau, je retrouve le slickrock habituel avec des reliefs arrondis. Le sentier suit le bord de la falaise, avec quelques points d'intérêt signalés ici ou là. Je croise quelques randonneurs qui sont sur le retour.
Premier arrêt significatif : le point de vue sur Pueblo Bonito que j'ai visité hier après-midi. On voit bien le plan de la cité, et la vue sur le canyon est superbe.
Je poursuis le sentier. Je ne pense pas faire la boucle complète (plus de 5 miles), mais au moins pousser jusqu'à Pueblo Alto et New Alto. Apparemment, il y a deux autres sites mineurs juste à côté, mais non signalés. La zone n'a pas été fouillée exhaustivement, et les quatre village formaient le centre d'un noeud routier névralgique. Les routes chacoennes allaient en ligne droite, passant les obstacles en grimpant par dessus. Le tracé est impressionnant... quand on sait que les canyons succèdent aux falaises. Les parois sont entaillées d'escaliers ou de coches permettant d'escalader "sans peine" !

Retour par le même chemin. Ca va plus vite à descendre qu'à monter. A l'approche du raidillon, j'avise un coupe de randonneurs devant moi. Ouf. Ca me soulage de savoir que quelqu'un ouvrira la voie.
Je descends derrière eux, et tout se passe bien !

Arrivés sur le plancher des vaches, nous engageons la conversation. Apparemment, les touristes qui randonnent et campent en solo interpellent ! Ils sont du Colorado, randonnent beaucoup, et rêvaient de venir à Chaco Canyon depuis plus de 30 ans ! Belle "bucket list" !

De retour à la voiture, je finis de boire mes bouteilles, et je mange un morceau complémentaire au pique-nique pris au sommet dans un coin d'ombre des ruines.

Je mets la ventilation à fond dans la voiture.
Et je pars pour l'arrêt suivant : Rinconada Community. Plusieurs villages regroupés autour d'une kiva énorme, la plus grande de tout le canyon. De fait, elle est magnifique. Manifestement, il y a une kiva similaire qui a été entièrement restaurée à Aztec Ruins. Je ne sais pas si j'aurais le temps d'y faire un arrêt demain, c'est sur la route pour Durango.

Ca tire un peu dans les jambes. Je ne m'attarde pas. Je vois le départ d'une autre randonnée qui doit être chouette, pour aller à un ensemble de ruines un peu éloigné. Ce sera pour une éventuelle prochaine fois. Ca fait Plus de 5 ou 6 miles, je suis fourbue, et il fait chaud... bien chaud, avec un vent qui souffle et apporte un semblant de fraîcheur, mais contribue à tout déshydrater !

C'est donc l'heure d'aller au camping pour planter la tente.
J'avise mon emplacement, et retrouve les deux randonneurs de la falaise sur l'emplacement voisin du mien !!!

L'ombre commence à tourner. On aura un peu de fraîcheur. Plusieurs allers-retours pour monter la tente et la remplir.
Je m'installe avec l'ordinateur, tant qu'il fait jour. C'est plus agréable d'être assis à la table, que couché sur le matelas qui se dégonfle !!! Et j'ai le temps de m'occuper des cartes postales... reste plus qu'à y ajouter les adresses et à les "jeter" dans une boîte aux lettres à Durango.

Voilà une belle journée qui s'achève. J'ai enfin pu me dépenser sans compter ni regarder l'heure.
Je vais maintenant me bricoler une bonne grosse salade, avec une soupe froide et tout ce qu'il faut pour reconstituer les sels minéraux.
Peut-être me faire un massage des guiboles à titre préventif...

Demain est un autre jour. Direction Durango en passant par Shiprock et Aztec Ruins.
Après demain, petit tour en train à vapeur. Ca reposera bien aussi !

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