dimanche 22 mars 2020

22 mars 2020 - Montréal - Cimetière Notre Dame des Neiges

Alors finalement je vais mettre ici les photos de ma balade pour ne pas mélanger avec mes états d'âme confinés

Petit tour d'une heure et demie environ, pauses comprises, clopin-clopant sur la fin… ma douleur au talon s'est réveillée. La prochaine fois je prendrai un de mes bâtons de marche pour prendre appui et soulager le poids qui en rajoute. 

Voici déjà, pour commencer, un plan du cimetière, qui jouxte le cimetière du Mont Royal sur la crête qui surplombe Outremont. On est sur la partie "Outremont" du massif qui compte trois sommets (le troisième sommet est derrière chez moi et surplombe Westmount). 
J'y stabilote mon cheminement du jour… et j'essaierai de refaire pareil pour les hypothétiques autres balades… et pour la balade faite en mai 2019 avec ma copine Jocelyne (photos à venir un jour). 

Ces cimetières ont une grande valeur patrimoniale qui va au-delà des tombes qu'on y trouve. Arboretum et arbres classés leur donnent un intérêt certain, et ls jouissent d'une histoire qui remonte à bien avant la colonisation.
Celui de Notre Dame des Neiges est le surtout le plus grand cimetière du Canada, avec plus d'un million de sépultures. Vous trouverez son histoire et ce qui en fait l'intérêt en dehors de l'aspect funéraire sur le site web :
https://www.cimetierenotredamedesneiges.ca/fr/lafondation
https://www.cimetierenotredamedesneiges.ca/fr/lecimetiere
https://www.cimetierenotredamedesneiges.ca/fr/patrimoine-funeraire-et-points-d-interets



Et donc, je vise le coin que j'aperçois de mes fenêtres et que je n'ai pas encore exploré, et qui est à proximité de l'entrée proche de chez moi.


Les dernières tempêtes ont laissé leurs traces. Fleurs (artificielles) éparpillées un peu partout, arbres en vrac, et branches cassées un peu partout. C'est vrai que vendredi devait être terrifiant ici, avec ce vent délirant. 





Dans ce coin, facilement inondable, on trouve des tombes datant de la première moitié du 20ème siècle, avec des familles nées au 19ème, parfois un peu plus récentes, sans apparat superflu. Alignements au cordeau sans trop de fantaisie.
On y trouve des noms de toute la planète, des pages et des pages de l'histoire de l'immigration, à une époque où elle était majoritairement catholique. Italie, Irlande, France, Portugal, mais aussi Europe Centrale ou Orientale… parfois du mal à faire le tri entre russe ou ukrainien ou biélorusse et autres langues slaves à des époques antérieures à l'URSS et aux réformes de l'orthographe impulsées par les régimes communistes pour simplifier ces langues.



Le chemin passe à proximité des grandes prairies qui ne sont pas encore loties… le paradis des marmottes à partir du printemps, quand la neige aura fondu, et les grands parkings servent de stockage pour le déneigement des accès… les enterrements ont lieu toute l'année. Ce coin-là est un peu bizarre, comme si c'était en travaux, et les styles sont bien hétérogènes. Je ne sais pas s'il s'agit d'un secteur en cours d'aménagement.
Les barres d'immeubles gâchent un peu le paysage de l'autre côté du chemin de la côte des neiges… on imagine la beauté des lieux à l'époque où l'Oratoire était la seule aspérité posée sur le troisième sommet de Westmount…. en l'occurrence, c'est là que j'habite, juste au pied de l'oratoire, dans l'immeuble à droite de la "tour Eiffel" !



Le sentier grimpe jusqu'à la chapelle et à l'administration du cimetière. On passe devant de grands bâtiments tenant lieu de mausolées.



On finit par arriver au dessus de la chapelle, derrière le secteur des colombariums. Les tombes plus prestigieuses et les mausolées anciens sont sur le haut de la colline, juste derrière les mausolées modernes qui sont plus à la gloire de célébrités locales.

Ensuite, si on continue à monter en direction du Mont Royal, on arrive à d'autres carrés qui tracent clairement l'origine des personnes qui y sont enterrées : pierres tombales aux inscriptions dans une multitude de langues - russe, polonais, arménien pour ne citer qu'eux, mais on trouve des tombes italiennes ou irlandaises partout, une des immigrations les plus anciennes, et des tombes hispanophones… je ne suis pas assez spécialiste pour faire la part des choses entre l'Espagne et l'Amérique latine. Les sections les plus récentes étant dédiées aux asiatiques, avec des espaces colorés. Là aussi, difficile de faire le tri entre les diverses origines chinoises. Nous avions un peu exploré le secteur l'an dernier avec Jocelyne en traversant tout le cimetière depuis l'entrée proche du lac des Castors…. je dois encore m'occuper des photos… rien trié l'an dernier, mais je vais tenter de m'y remettre si on reste confinés encore jusqu'en juillet.

Donc aujourd'hui, je me balade dans un coin où on retrouve plein de noms connus dans le coin. Décarie, Descarries (sans doute la même famille avec des mutations de la transcription par un quelconque employé de l'état civil), Tremblay, Béique (comme les grandes orgues de l'OSM), Houle et Houde, Decelles, Goyer, Gratton, Amiot, j'en passe… on a tout l'annuaire !... et probablement une bonne partie des patronymes du grand ouest français, de la Normandie aux Charentes.






Quelques arbres remarquables émaillent le paysage. Ils contribuent à la métamorphose des lieux au fil des saisons.

  


La vue d'en haut est bien belle… un peu gâchée par la barre d'immeubles où j'habite et qui cache l'Oratoire Saint Joseph. Il reste encore de la neige et de la glace… qui fondent dans le soleil. La prairie tout en bas (espace qui sera sans doute occupé par des tombes un jour) est inondée, réceptacle de cette fonte. Je repère quelques trous qui pourraient être le signe du réveil des marmottes. Dès que la neige aura disparu, elles pourront se remettre à batifoler partout, jouant à cache-cache entre les tombes et les statues.


Fin de la promenade… les bancs qui appellent à la méditation seront bientôt accessibles… certains sont plantés au milieu de la gadoue et du lac de fonte !


Post scriptum : Je pensais récidiver pour mes promenades de confinement... mais le cimetière est fermé depuis le 24 mars. Trop de monde y allait pour se mettre au vert et ça finissait par faire des rassemblements involontaires.
En ce moment (mi-mai), les buissons et arbustes arborent des teintes vert tendre ou carrément jaune. Quelques forsythias mettent des touches plus soutenues, mais la végétation prend son temps pour passer en mode printemps : il gèle encore la nuit et les journées sont plutôt fraîches.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire