mardi 17 mars 2020

17 mars 2020 - Montréal - Confinement jour 1

Je dois me remettre à alimenter ce blog et revenir sur l'année dernière interrompue depuis un an ou presque, et remonter sur 2018 en ajoutant les photos dans mon dernier trip américain.
Force est d'admettre que le temps passe beaucoup trop vite, même si je n'ai pas une vie mondaine débordante. Les semaines sont bien remplies, les trajets (mix piéton + bus + métro) matin et soir me mangent une partie du temps libre et de l'énergie… et je n'ai plus envie de rallumer l'écran quand je rentre à la maison à point d'heure. Les longues soirées d'hiver… se sont passées sous la couette, claquée et déprimée que j'étais. 

Là, ça va mieux. Les journées rallongent bien et il fait moins froid, et j'ai un peu digérer les misères et les coups durs de l'hiver. Bref... tout ça pour dire que là, je vais essayer de me discipliner en ménageant des pauses diverses dans les journées de confinement. 

Petit rappel pour la postérité, au cas où on oublierait cet épisode de crise sanitaire... le coronavirus COVID-19, qui fait des ravages depuis décembre 2019, quand il a éclos en Chine, en douce, et qui laissera très certainement sa trace dans l'histoire au même titre que la grippe espagnole il y a tout juste un siècle. 
Le temps que la planète soit mise au parfum, la Chine était confinée manu militari… mais trop tard pour éviter la propagation en dehors de son berceau dans la province de Wuhan. De nos jours, les virus voyagent comme tout le monde : ils prennent le train, le bus, l'avion ou le bateau pour explorer de nouvelles contrées. De fil en aiguilles, plusieurs paquebots de croisière ont déversé leurs passagers infectés ici et là au gré des escales. Idem pour le transport aérien pendant les premières semaines, avant que les autorités diverses ne réagissent avec plus ou moins de bonheur et de clairvoyance. 

Bref… on est mi-mars, la chose s'est transformée en pandémie galopante. L'Europe est salement touchée. Les vieillards tombent comme des mouches en Italie, l'Espagne est ravagée… et la France ne vaut guère mieux, vu les tergiversations qui ont présidé à la mise en place de mesure contraignantes qui interviennent donc beaucoup trop tard. 
Les courbes d'expansion de la maladie sont exponentielles… et on n'en est qu'au début. Et la courbe de l'économie est inversement proportionnelle à l'avancée du virus : c'est le crash sans filet. Les PME, notamment dans les secteurs de l'événementiel et du tourisme, sont en perdition. Selon les secteurs, on annonce des baisses de 30% à 95% des activités.  La Côte d'Azur, et Cannes en particulier, est sinistrée - tous les salons du printemps sont annulés ou repoussés aux calendes grecques… et je ne donne pas cher du Festival de Cannes malgré l'optimisme de ses organisateurs. Je ne vois pas comment il aurait lieu sans les américains qui seront probablement aux prises avec le pic de l'épidémie. 
A cette heure-ci, il en va même de la survie de la plupart des compagnies aériennes, sinon toutes. Les vols ont été suspendus entre quasiment toutes les destinations. Fermetures des frontières pour tenter d'endiguer le mal et ses ambassadeurs… Reste à rapatrier les touristes échoués ici et là, et à sermonner les touristes inconscients qui tiennent à partir sans billet de retour garanti. 

Ici, au Québec, les autorités tirent les conclusions qui s'imposent des statistiques produites par l'épidémie en Chine et en Italie. En gros, nous en sommes aux mêmes niveaux de mesures qu'en France, mais avec un nombre de cas bien moindre. L'idée c'est d'arriver à contenir la progression (inéluctable) pour que les services médicaux puissent s'organiser et que les malades ne viennent pas saturer le système tous en même temps. Le Premier Ministre, François Legault, se révèle magistral dans l'exercice de la gestion de crise. Point de presse tous les midis pour rassurer la population et énumérer les dernières mesures au déploiement immédiat. Pas de langue de bois. Le discours est clair. 
Aujourd'hui l'accent est mis sur les jeunes qui sont toujours incrédules devant la situation et continuent à faire la fête au lieu de rester confinés. Appel sur les ondes pour que les influenceurs et leaders d'opinion auprès des diverses communautés rallient les jeunes au slogan bien trouvé "Passe le message pas le virus" (ils sont très créatifs ici !). Les chanteurs ont répondu en premier, et quelques autres célébrités qui m'échappent. 

Au boulot, on accède à l'ère du télétravail. La semaine dernière a permis de peaufiner les connexions à nos serveurs et aux machines qui possèdent les outils utiles au quotidien. Nous avons finalisé tout ça hier… et aujourd'hui tout marche. Personnellement, je trouve toujours que ça relève du miracle… un peu "old school", je suis !!! 

J'ai consacré une partie de la matinée à organiser mon coin travail. Je pensais squatter mon coin bureau dans ma chambre, mais trop exigu, trop sombre et trop près du lit… et la vue n'est franchement pas transcendante. Du coup, j'ai sorti toutes les rallonges de la table de la salle à manger. Bureau "king size", et mon fatras administratif ou autre en attente trouve sa place sur une des tables de chevet qui ne sert qu'occasionnellement. 
Bref : c'est lumineux, j'ai de l'air et de l'espace… Je dois tirer les rideaux et je vais devoir réfléchir à la question, car bosser en contre-jour, c'est pas top. Aujourd'hui il neige, donc pas d'éblouissement, mais par grand soleil, je vais pouvoir bronzer avec les lunettes de soleil sur le nez ! 



La journée se met en place. Quelques textos avec les copines et maman par WhatsApp. Je vais m'imposer l'exercice du téléphone tous les jours pour parler un peu et avoir un semblant de communication "sociale". Demain je dois aller à la poste et chercher de la lessive. Chaque jour apportera sa petite course pour m'aérer et voir du monde de loin. 

Et je vais aussi essayer de ritualiser la photo panoramique du matin et du soir pour égrener les jours qui vont passer. 
Entre deux, je me trouverai du temps pour bouquiner et repasser dans certains documents. Avec la radio en bruit de fond, j'ai moins le besoin de lire La Presse - j'ai les interventions ministérielles et fédérales en direct sur les ondes. Juste besoin de compléter avec la presse française et LinkedIn où je suis certains auteurs qui se cassent la tête à faire des synthèses quotidiennes de l'actualité chargée du moment. 

Voilà pour les nouvelles du jour. Beaucoup de choses à raconter… je continuerai demain avec d'autres thématiques ! 
En attendant, voilà les panoramiques avec la météo du jour : neige ce matin, pluie à midi et temps clair en fin de journée. 

 


Maintenant il fait nuit et le vent glapit en se faufilant dans les doubles fenêtrages. La nuit promet d'être bruyante.

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