Le camping est tout à moi. Les rares camping-cars qui étaient là hier soir sont déjà repartis.
Quelques chipmunks font le spectacle, comme des clowns devant ma tente. Ils attendent une éventuelle pitance qui n'arrivera pas. Ne pas nourrir la faune sauvage... "A fed bear is a dead bear", dicton qui vaut pour les autres bestioles qui sont déjà assez intrépides comme ça !
Que vaut un chipmunk au BBQ ???
Une photo de mon bout de lac, et je me mets en route vers 10h30 en longeant les rives.
Il fait gris, ça manque un peu de relief, et ça a presque des airs de highlands écossais. C'est joli, un peu mélancolique. Et surtout, c'est désert. Le grand week-end est terminé et il ne reste que quelques pêcheurs isolés.
Après la vallée, je longe la Gunnison un moment... cela agrémente les pauses dans la zone de travaux à traverser.
J'arrive à Gunnison où je commence par faire le plein puis passage à la poste pour envoyer ma dernière carte postale. Je n'ai pas trop envie de visiter la ville qui compte quelques anciennes bâtisses.
Direction Crested Butte, pour voir les montagnes de plus près. Les cimes sont encore blanches par là.
Je monte jusqu'au bout de la route à Mount Crested Butte (je dois vérifier le nom, j'ai une hésitation tout à coup), et j'avise une petite randonnée qui fera l'affaire pour conjurer ma paresse. Teddy's Trail, un bout du Snodgrass Trail, qui passe au milieu d'une pâture avant d'arriver dans un petit bois de bouleaux en passant par des petites mares qui résonnent du coassement des grenouilles.
On surplombe la piste qui poursuit vers les cimes mais qui est encore fermée aujourd'hui... pour cause de travaux.
Les fleurs de printemps commencent à pointer leurs pétales. Dans un mois, ce sera l'explosion, et l'occasion du festival des "fleurs sauvages" qui fait la réputation de la cité...
Après la partie humide qui serpente entre les mares, on se retrouve dans un bosquet de trembles aux écorces magnifiques. Là aussi, quelques mares donnent du cachet à l'endroit. Les oiseaux s'égosillent et quelques autres bestioles vaquent à leurs occupations dans la ramure des arbres.
Retour au point de départ, en surplomb de la vallée noyée dans les eaux de fonte. On dirait des sortes de tourbières, mais je ne suis pas allée voir... probablement à sec en été.
J'ai bien aimé cette balade. Temps un peu gris. Mélancolique aussi.
De là, redescente vers la civilisation en quelque sorte. Là haut, on a l'impression d'être ailleurs. Je longe un torrent assez impétueux qui rejoint la Gunnison River au niveau de Gunnison. C'est vraiment sauvage par ici.
Direction Monarch Pass dans un premier temps. La route longe une vallée qui est assez inondée en ce moment. Beaucoup de bétail. La route monte, monte, monte... on arrive à une altitude où il y a encore de la neige au sol. Ca grimpe toujours. Arrivée au col, grosse altitude : 11800 pieds et des brouettes. Ca doit faire pas loin de 3500 mètres (à vérifier, à cette heure-ci, le calcul mental commence faire des siennes). Toutes les montagnes alentours sont blanches, resplendissantes.
La descente est plus rapide que la montée. On passe à nouveau à proximité de quelques mines...
Arrivée à proximité de Salida où je vais passer la nuit.
Salida, j'ai dû prendre la ville à l'envers. C'est mignon par ici. On voit les montagnes juste au-dessus.
Je trouve mon auberge du jour. Une vieille maison (centenaire) qui a été complètement réhabilitée en début d'année et fait office de bed and breakfast et auberge de jeunesse. L'endroit est top.
Je vide partiellement ma voiture. C'est ici que j'abandonne mon matériel de camping annexe : matelas, gonfleur, oreiller, sac de couchage de secours, bâche. Et aussi ce que je ne consommerai pas comme bouffe : fin de l'huile d'olive et du basilic, liquide vaisselle... et aussi la montagne de magazines touristiques récupérés dans tous les offices de tourisme où je me suis arrêtée en route.
C'est un peu la fête : de la lecture et des idées pour s'évader. Salida est à un noeud nord-sud et est-ouest. Je suis passée pas loin en descendant entre Colorado Springs et Great Sand Dunes.
Ensuite, je me bricole une méga salade. La fin de mon saladier sera pour le pique-nique de demain.
Puis douche, puis relaxe : les gens ici sont sympas tout plein. D'autres voyageurs partagent une bière et du vin achetés chez des producteurs locaux, et on se fait une soirée au coin du feu dans le jardin.
Le dernier arrivé est un étudiant égyptien... un phénomène qui ne doute de rien !!!
Sur ce, je pense que je vais aller dormir. Je suis un peu moulue. Mes sinus font des leurs... ils n'ont pas trop aimé le col à 3500 mètres !
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Voici la carte du jour :
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