mercredi 1 juin 2016

1er juin 2016 - Moab > Colorado National Monument

Démarrage tranquille de la journée. Le camping de Goose Islands est à l'ombre en fin d'après-midi et c'était moins la fournaise qu'à Upper Big Bend. J'ai finalement planté la tente à côté de mon colocataire d'hier soir, content de pouvoir me rendre la pareille.

J'avoue qu'après mon incident automobile, je ne me suis plus du tout senti le courage d'aller zoner aux alentours de la route 313 pour y trouver le bivouac magique au bord du rim entre Canyonlands et Deadhorse Point. Après vérification, ce bivouac est dans la zone de "dispersed camping" autorisée. Mais bon : pas envie d'être en tête à tête avec moi-même à ce moment-là, à ruminer sur ma fatigue et ma lassitude

Donc soirée tranquille en quelque sorte. Vers 20H30, gros raffût : apparemment la ville de Moab organise des activités fun pour les touristes en mal de sorties un peu speed et funky. Nous avons donc droit à une musique tonitruante suivie d'une foule de cyclistes, le tout sur fond de flash et autres diodes clignotantes. Puis côté rivière, gros bruit quelques minutes plus tard : manifestement, il y a des croisières nocturnes qui remonte le Colorado. Je ne sais pas jusqu'où, un peu comme les bateaux mouches, avec des commentaires et des jeux de projecteurs sur les falaises. Ca surprend !!! 
Dans les deux cas, le convoi est repassé en sens inverse une heure plus tard, avec les mêmes accompagnements de sons et lumières. 

Je profite du coin de table pour écrire ma série de cartes postales... restera plus qu'à les jeter dans une boîte aux lettres, si possible avant d'arriver à l'aéroport. C'est pas gagné, vu ma tête de linotte !!!

Donc ce matin, réveil en douceur. J'avais mis les boules quiès hier soir, car la route est vraiment bruyante. Et laissé un peu plus de ventilation, donc j'ai moins suffoqué. Mais sommeil léger, entrecoupé de réveils. J'entends les ronflements des tentes alentours !
5h30, le voisin de l'emplacement d'à côté plie bagage. Rapidement. Nous pourrons utiliser sa table pour le petit déjeuner... moins loin de l'aire de stationnement - nous sommes dans la partie "walk-in camping", c'est à dire qu'on ne peut pas garer la voiture juste à côté de la tente.

Je démonte ma tente vers 7h du matin. Presque la grasse matinée aujourd'hui. Puis je m'installe pour un solide petit déjeuner. Je suis dans le gaz de toute façon. Fatiguée et envie de rien. 



Arrive un homme au volant d'un 4x4 tractant un fourgon. Apparemment il est déjà passé hier soir et cherche des emplacements contigus pour caser son voyage scolaire... "I have 30 girls". Il met donc une option sur l'emplacement déjà vaquant, sur celui que nous allons évacuer dans quelques instants, et sur le troisième site voisin, gigantesque, qui sera également abandonné dans la matinée. Il disposera d'un espace géant où il pourra facilement planter ses tentes.

Petit déjeuner en bonne compagnie. Tous le nez dans notre bol d'oatmeal, et la moulinette à questions qui recommence : why??? what??? how??? where??? Le fiston a 9 ans et s'intéresse à tout. Et quand il ne pose pas de questions, il court et saute partout. Energie à revendre et neurones à l'affût. Cool !

8h30 : je lève le camp. Direction est-nord-est, vers Fruita et Colorado National Monument. Les colocataires partiront vers Bryce Canyon pour chercher aussi un peu de fraîcheur. Hier, à Arches, il faisait plus de 101°F, soit aux alentours de 38°C. Je ne sais pas comment on peut randonner avec ces chaleurs. Et l'été, c'est pire !

Bref. Ce matin, dans mon planning optimiste, j'avais prévu d'aller randonner dans Negro Bill Canyon. Probablement un des meilleurs choix quand il fait chaud car on suit un ruisseau. Mais bon, j'ai les pieds en plomb et pas envie de m'attarder dans le coin. Je me contente donc de quelques arrêts photo au bord de la rivière. Le courant est fort, l'eau est limoneuse, c'est la période idéale pour le rafting et autres sports de glisse (kayak entre autre).





Je monte jusqu'au Fisher Towers, mais là, ce n'est pas du tout la bonne heure... c'est un coin magnifique au coucher du soleil et maintenant les roches sont à contrejour dans le soleil du matin.







Je quitte Castle Valley et ses falaises rouges. La route remonte d'un cran et nous arrivons sur le plateau aride et désertique qui mène à l'I-70. Ici, la terre est blanche, strate plus récente dans l'énorme gâteau que constitue le plateau... en quelque sorte, le glaçage ! 


Le Colorado se prélasse, avec des îlots et des bras qui font des circonvolutions.  


Je croise deux antilopes pronghorn. Ca me fait toujours de l'effet. Elles font partie de la faune type des hauts plateaux désertiques, un peu comme les antilopes saïga dans les déserts d'Asie Centrale.



Petit point roux au milieu de la photo...


A l'embranchement avec l'autoroute, je bifurque vers Cisco, village fantôme qui me semble totalement déserté. D'autres antilopes font la course avec la voiture. Le coin est squatté par des camions de chantier. Je me contente de traverser la ville sans m'arrêter. Les masures sont des tas de planche, plus ou moins tagués, et en tout cas bien délabrés... pour bien faire, il faudrait que je pose la voiture et que j'arpente les trois rues, mais j'ai envie d'avancer... et j'avoue que c'est plutôt glauque comme décor, malgré le soleil et le ciel bleu. Donc même pas sorti l'appareil photo.


Ici, la route est surveillée par des chiens de prairie (enfin, vu de loin). Il m'en faudra quelques uns avant que je percute. Ce que je prends pour des furets, ce sont des chiens de prairie, je crois. Ils se dressent dans les bas côtés, juste au bord de la route, et je manque d'en écraser quelques uns au tempérament suicidaire. Il y a d'ailleurs quelques cadavres dans les gravillons. C'est un peu triste, mais on appellera ça la sélection naturelle. Et une fois écrasés, ils sont difficilement identifiables !
Je vois également plusieurs attroupements de corbeaux au milieu de la route. En général, ils jouent les charognards, et en l'occurrence, ils s'occupent des dépouilles de plusieurs serpents et de quelques chiens de prairie.  

Je récupère l'autoroute peu après Cisco. Cette entrée est en travaux, ils refont le bitume... et les gros camions je j'ai vus précédemment se rendent sur ce chantier.

Fruita n'est pas très loin, une trentaine de miles. Aujourd'hui je n'ai pas beaucoup de route et c'est tant mieux.

J'arrive sur Fruita à midi.
A la sortie de Fruita se trouve un Visitor Center de bienvenue dans le Colorado : des papis charmants (le mien était d'origine allemande, installé aux USA depuis 53 ans, retraité de la navy, et accessoirement "travel counsellor", avec encore un bon accent d'outre-Rhin ! - je ne me moque pas trop, je me trimballe un accent franco-allemand indéfinissable, parfois attribué à du suédois ou autre pays nordique, cherchez l'erreur). Je récupère quelques infos pour les deux jours qui viennent, et je m'octroie une tasse de café. 



De là, je fais le plein à une pompe "low cost" (marque Loco), 20 cents moins cher que les autres pompes du coin. Et je repère un City Market pour acheter quelques légumes pour finir mon séjour - ils ont la bonne idée de solder les barquettes qui arrivent à expiration et j'ai donc un mélange chou-brocoli-carotte pour accompagner les tomates qu'il me reste. Et du lait. La bouteille que j'avais entamée avant-hier a tourné au fromage pendant la visite du parc d'Arches... et j'ai pas osé le consommer... bonjour le bouillon de culture... il ne manquerait plus que le désordre intestinal pour m'achever !
Du coup, j'ai racheté de la glace pour ma glacière, question de ne pas réitérer l'exploit tout de suite. Ca devrait tenir jusqu'à Salida dans deux jours. Et je craque sur des poivrons farcis au rayon traiteur : un repas chaud à déguster en arrivant au Visitor Center du parc du jour. 

13h30, je me mets donc en route pour la montagne toute proche. L'entrée du parc est à quelques miles à peine. La route monte, sinueuse, et offre de beaux points de vue sur la vallée du Colorado en contrebas. 







14h, je prends quelques renseignements sur les randonnées et je vais pique-niquer à l'ombre. Je me sens toujours aussi fatiguée, épuisée.

Je fais un tour au camping pour voir à quoi ressemble mon emplacement : il est super top. La tente sera plantée entre quatre genévriers et j'ai une vue sur la vallée. Là, il fait trop chaud pour m'installer. 

J'attaque donc la route touristique, en me disant que la lumière sera différente demain... là, elle vient de l'ouest et c'est parfait. Je m'arrête à tous les points de vue, et ne me lance dans aucune des petites randonnées. Je suis vidée, envie de rien. Il fait chaud. 





















Retour au camping vers 17h. Je vais marcher un peu au point de vue au bout du camping. Le ciel est chargé à l'horizon nord... mais bien clair aux trois autres points cardinaux. La soirée devrait être belle.






Et je finis par planter la tente vers 18h. Soirée tranquille et pas d'énervement.
Bonne grosse salade avec tous mes petits légumes.
Pause ordinateur avec l'appareil photo à portée de main.
Des gros oiseaux font des cercles concentriques. Je pense que ce sont des corbeaux... faudra que je zoome avec photoshop. Puis à l'instant, c'est un petit lapin qui a traversé mon campement. Tout à l'heure, c'était un lézard qui voulait visiter la tente. Bref : j'adore ! 









J'ai fini d'écrire mes cartes postales. Il me manque quelques adresses... et j'essaie de trouver une boîte aux lettres demain ! On va y arriver, yesss !!!

Allez. La nuit va bientôt tomber. Le soleil nous a honoré d'un ciel assez rougeoyant et la lumière pourpre va s'atténuer progressivement jusqu'à la nuit noire. Aurons-nous des étoiles ? Fera-t-il froid ??

Demain est un autre jour... je vais essayer de faire une des petites randonnées à la sortie du parc que j'ai pas encore vue. Il y a une cascade à la clé. Avant ça, faut que je dorme et que je récupère, et que je boive encore. Le bungalow sanitaire est en face de la tente, avec de l'eau courante... ça me remet un peu après deux jours assez rudimentaires.


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Voici la carte du jour :


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