jeudi 28 août 2014

25 août - Enfin les grands arbres !

Je prends enfin la route du nord, le vrai, celui où on trouve les sequoias géants du type sempervirens.
Départ vers 8h, après un solide petit déjeuner. 


L'atmosphère est toute brouillée. Un mélange de brume nocturne et de fumée émanant de l'incendie, maintenant circonscrit, qui a emporté près de 4000 hectares (12500 acres) au nord de la commune, aux confins de Leggett. La population a eu chaud et les panneaux remerciant les 3000 pompiers venus de tout le pays fleurissent à la façade des maisons et des bâtiments publics. Il faut dire que la forêt se compose principalement de résineux, pins ou séquoias, en plus de chênes et d'arbousiers. Avec la sécheresse persistante, c'est une véritable poudrière que l'éclair d'un orage "sec" a suffi à embraser. 



La vallée est parsemée de plumets et l'odeur ne laisse planer aucun doute sur le fait que la forêt continue à brûler à l'intérieur des coupe-feux mis en place. Cela devrait durer jusqu'aux premières pluies hivernales... pas avant novembre !
 

Passé Leggett on pénètre vraiment dans les Redwoods. Je prends l'Avenue of the Giants à Philipsville, et je la suis presque jusqu'à Eureka, pour une fois qu'il n'y a pas de travaux qui coupe la circulation. Le temps passe.


Pause rapide au Founders' Grove, j'arrive à Eureka un peu avant midi. Les routes touristiques roulent nettement moins vite que la nationale, mais c'est infiniment plus joli.



Eureka : escale technique. Je fait un shopping express : des oeufs pour les pique-niques, du lait pour les petits déjeuners, de la glace pour la glacière. Même en express, ça prend du temps aussi.

Je ne rentre pas dans la vieille ville, pourtant bien mignonne avec ses maisons victoriennes : je connais déjà et la découverte m'attend plus loin.
Je passe Arcata, les lagunes de Humboldt, l'embranchement avec la route qui traverse vers l'est et que je ne prendrai finalement pas à la fin de mon périple. Je me posais encore la question ce matin, mais la radio informe qu'un incendie monstre ravage le secteur de Weaverville... avec des évacuations en cours. Après les flashs d'info rassurant sur la situation à Laytonville, les nouvelles moyennes de l'après séisme de Napa, l'actualité suit son cours avec les petites catastrophes locales.


Le visitor center de Kuchel se profile à l'horizon, dans la grisaille de la côte. Il est idéalement placé au bout de la plage caractéristique de la région - sable noir et rochers orphelins détachés de la côte au gré des mouvements tectoniques des plaques américaine et pacifique.
Je récupère un plan du parc des Redwoods et quelques conseils. 



Etape suivante, la Bald Hill Road qui passe à proximité du Lady Bird Johnson Grove et continue l'ascension de la montagne jusque sur les crêtes et Schoolhouse Peak. Le contraste avec la côte est saisissant. A 1000 mètres, l'air souffle brûlant. Les prairies sont carbonisées... et du coup je ne me lance pas dans le sentier qui va au Lyons Ranch. Juste un bout pour prendre du recul, mais la chaleur est suffocante.



Je croise quelques "long horns" en me demandant pourquoi ces vaches sont venues se perdre en de telles contrées... peut-être préfèrent-elles ces collines aux plaines texanes ??? 



L'heure tourne. Arrêt express à Lady Bird que j'avais déjà vu en 2006 avec Paula. Ca me rafraîchit la mémoire, je ne me souvenais plus vraiment du décor. L'endroit doit être magnifique au début de l'été, quand les rhododendrons sont en fleurs. Là, il n'en reste que les extrémités fanées au milieu de feuillages verts claquant dans la pénombre du sous-bois.






Je redescends de la montagne pour aller m'installer au camping, avant de songer à la suite du programme. Quelques cerfs de Roosevelt traînent à l'entrée de la Davison Road, habituel.


Plantage de la tente rapide, c'est le top (Sierra Design), et je repars en direction de Gold Bluff avec l'intention d'aller arpenter Fern Canyon. 

Je pensais déjà avoir fait la rando qui descend de Elk Prairie à Gold Bluff, mais ce devait être un autre sentier qui partait plus près de Davison pour arriver vers la pointe de Kuchel. Difficile à dire. En tout cas, la piste de Davison est une première. Sinueuse à souhait, bien poussiéreuse, qui monte et descend comme dans des montagnes russes. Le pied ! La voiture déjà bien saupoudrée depuis la piste de Bald Hills, prend maintenant un aspect fantasmagorique avec une bonne pellicule blanche ! Arrivée au niveau de la plage, je ne reconnais pas du tout l'endroit. Je continue jusqu'au bout, au parking des départs de sentiers. Je suis assez contente de loger au camping de Elk Prairie, bien moins venteux qu'ici où le Pacifique prodigue ses bourrasques... et son sable. 



La randonnée à Fern Canyon me semble inconnue aussi... ce qui confirme qu'on avait sans doute fait un autre sentier ! En l'occurrence, le canyon est un jeu de planches qui permettent d'enjamber le ruisseau tout en admirant les parois couvertes de plusieurs variétés de fougères. L'impression de me promener dans Jurassic Park ! Je rebrousse chemin quand la progression devient un peu trop acrobatique à mon goût... et surtout en raison de l'heure (19 heures ou presque), sachant qu'il faudra remonter la piste, ce qui prend 30 bonnes minutes (pour 8 miles !) et que je n'ai pas envie de le faire de nuit. 



19 heures, c'est aussi l'heure fatidique où les animaux nocturnes commencent à se mettre en quête de leur pitance. Dans le coin, ce sont les ours qui tiennent ce rôle... et comme par hasard, j'en aperçois un dans le lit du ruisseau en contrebas du sentier. Il est fort affairé à scruter le tronc d'un arbre mort, sans doute plein de vers et d'autres délicatesses. Je me fais discrète en poursuivant mon chemin... un oeil par dessus l'épaule !!! 



Récupération de la voiture, quelques photos du soleil qui se couche derrière la brume qui nous a accompagné presque toute la journée. La plage est spectaculaire, avec les pins qui poussent jusque dans les dunes et les bois flottés qui jonchent le sable jusqu'à côté de la route. Les tempêtes doivent être phénoménales ici. 



Retour au campement. Les cerfs qui étaient loin au milieu de la prairie sont remplacés par deux jeunes animaux qui furètent à l'entrée du camping... Don"t feed wildlife!


Repas du soir traditionnel depuis mes dernières virées dans l'ouest (salade de tomate avec avocat, boîte de thon ou de poulet, basilic copieusement saupoudré, jus de citron et huile d'olive, presque de la soupe avec tout le jus, une ou deux tranches de pain, une cannette de V8, une banane, et hop), puis dodo sans trop demander mon reste. 
J'aime beaucoup ce camping, l'impression de me ressourcer au pied des grands arbres, d'en tirer la force de poursuivre la route le lendemain ! 

Voilà pour cette première grande journée. J'essaierai de poster quelques photos dès que j'aurai pu faire du tri... sans doute à Mitchell où je serai "en dur" pour deux nuits. 

2 commentaires:

  1. Trop chouette ... les photos et les commentaires :-) TOP!!!

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  2. Merci ! Contente de savoir que ça peut servir à d'autres voyageurs ! Cette région est attachante par sa rudesse qui recèle quelques belles pépites !

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