Plein d'essence à Torrey avant d'attaquer Capitol Reef. Le pli est pris de faire le ravitaillement tous les jours ou dès que la jauge commence à passer sous la moitié du réservoir : les stations se font rares au milieu de nulle part !
Je repasse devant les roches vues dans le coucher de soleil hier soir. C'est un peu moins grandiose.
Direction le Visitor Center pour avoir les nouvelles du jour et savoir où je peux m'aventurer sans trop galérer. Certains accès aux sentiers de rando sont fermés en raison des intempéries violentes récentes qui ont emporté les pistes ou les chaussées et ravagé les chemins. Les inondations ici ont été particulièrement spectaculaires et la remise en état va prendre des jours ou des semaines.
Je prends le Scenic Drive en direction de Capitol Gorge. La route porte encore les traces des coulées de boue.
Je me pose à l'entrée de Capitol
Gorge... la suite n'est plus praticable en voiture, on a même du mal à imaginer que c'est un parcours bien damé habituellement. Un bulldozer est stationné pour bloquer l'accès aux intrépides qui voudraient quand même tester le chantier ambiant.
Je décide de faire un bout de la piste dévastée à pied. Je n'arriverai pas jusqu'au trail head, plus de trois kilomètres en aval, je me sens assez oppressée par les hautes falaises et le paysage de vrac qui m'entoure, et je n'ai pas prévu de randonner quatre heures ici.
La "route" est dans un état impressionnant. Manifestement, le flash flood est monté à plus d'1,50, vu les herbes couchées à hauteur d'épaule. J'ai du mal à imaginer les scènes d'apocalypse qui se sont déchaînées ici... mais j'en aurai un aperçu plus tard par le biais de videos postées sur YouTube : le déluge déferlait du haut des falaises, remplissant le canyon à toute vitesse. Impossible d'y échapper si on avait l'imprudence d'être tout au bout de la gorge.
Je rebrousse chemin après 2,5 km de crapahute dans les cailloux et les éboulis.
Puis je reprends la route en sens inverse, l'occasion de voir l'envers du paysage !
Retour sur Fruita, nichée au pied de quelques dômes blancs.
Arrêt à la maison Gilford pour me régaler d'un scone, d'un café et d'une délicieuse tarte aux pommes. Je m'assieds sur un banc infesté de pucerons. Le pantalon vire camouflage vert et rouille au contact des bestioles écrasées. C'est très seyant... et ça ne partira pas à la lessive !
Suite de la visite de la partie historique du village qui longe la route 24, coincée entre les falaises, en surplomb de la rivière qui s'est remise dans son lit.
Arrêt à l'ancienne école, petite cabane qui abrite encore le mobilier de l'époque.
Puis aux panneaux de pétroglyphes en guise d'introduction aux anciennes civilisations indiennes. La lumière n'est pas au mieux pour observer les gravures.
A partir de là, on se rend bien compte que toute la vallée a été inondée. Plusieurs sentiers ne sont pas praticables et leurs accès sont condamnés.
Dernier arrêt à la cabane Behunin. On a du mal à imaginer une famille de 10 personnes vivre dans l'unique pièce de 20m². Apparemment, les aînés de la familles dormaient dans les alcôves naturelles de la falaise en arrière-plan...
A la sortie du défilé, un peu plus loin, je prendrai quelques miles de la route Notom Burr Trail, question d'avoir un aperçu, sans insister... cela m'écarte du trajet : maintenant, en route pour l'étape suivante, Goblin Valley. De fait, il aurait fallu prévoir un jour complet pour Capitol Reef, et donc deux nuits sur place.
L'accès à Cathedral Valley, soit par le gué (Hartnet Road), soit par Caineville (Cathedral Valley Road) est impassable.
La route après Capitol Reef est inondée de part et d'autre, sur des miles et, comme dans Capitol Reef, on voit que l'eau est montée bien haut. Le décor autour de Hanksville a les pieds dans l'eau.
On se rapproche doucement de Goblin Valley.
Arrivée à Goblin Valley après une courte traversée du désert (c'est l'impression que j'ai de plus en plus, dans ces décors). Je m'accorde une courte pause au Visitor Center, le temps de me rafraîchir. Les rangers sont sympas.
Etat des pistes du coin : ça passe pour Little Wild Horse Canyon, mais le slot canyon est en partie inondé et très boueux. Ca tombe bien, je suis un peu courte en temps, et je n'ai pas du tout envie d'aller me rouler dans la boue !
Je m'offre donc une partie de cache-cache au milieu des goblins : décor rigolo où se poursuivent chimères et monstres de toutes formes, on dirait presque un ballet du Muppet Show. Il fait une chaleur d'enfer... l'heure n'est pas la mieux choisie, une fois encore. Et je ne m'attarde pas à faire l'inventaire exhaustif des formations géologiques locales.
Reprise de la voiture. La prochaine étape sera un panneau de pétroglyphes au milieu du San Rafael Swell, grand triangle où il n'y a aucune route bitumée... et pas d'habitants non plus, ou si peu !
Un bout de route, puis d'autoroute. Arrêt au passage du San Rafael Reef, épine dorsale d'un dinosaur géant qui se serait assoupi au milieu de ce désert. Une échancrure a été taillée pour laisser passer l'autoroute, et des aires permettent de s'arrêter pour admirer la vue sur les canyons en contrebas.
J'avise la sortie pour le Buckhorn Draw Wash, noté passable par les rangers. C'est une bonne piste, et je peux donc l'envisager sans inquiétude. En fait, elle passe de nouveau, mais a dû être assez mauvaise les jours précédents, les gués étant nombreux et les traces de boue sur la route ne laissant pas trop de doute quant à la violence des crues dues aux orages.
Route magnifique. Je suis seule au monde au milieu de paysages somptueux.
Je ne croise qu'une seule voiture avant d'arriver au San Rafael Bridge où se trouve un camping à la confluence des vallées. Je ne verrai que deux autres voitures sur la seconde partie du trajet... seule au monde, disais-je !
De là, je ne suis plus très loin du panneau de pétroglyphes qui fait face à la rivière. Après une heure de piste, finalement bien roulante, depuis que j'ai quitté le réseau bitumé, j'y arrive vers 18h. L'endroit doit être mieux avec un peu plus de lumière, mais on fait avec.
Les panneaux sont sympas, avec des figures mi-anges, mi-extra terrestres.
Là aussi, le wash devait être dans un sale état les jours précédents. Je reprends la route. Mine de rien, l'heure tourne et la lumière commence à manquer entre les falaises.
Encore une heure pour arriver à Price et refaire le plein. A la sortie du Buckhorn Wash je croise un... buckhorn ??? Clin d'oeil du hasard, jolie rencontre !
Le paysage fait penser aux steppes, et le buckhorn doit être un lointain cousin de l'antilope saïga. On s'y croirait presque !
De Price, ça trace. Une bonne heure de route pour Springville, où je me satellise un peu... pourquoi suis-je sortie à la 89 au lieu de l'embranchement pour l'I15 ??? Il fait nuit, j'ai du mal à repérer et lire les pancartes et les panneaux...
Je trouve l'hôtel sans peine une fois sur le bon axe. Je repère le walmart au passage, ainsi que les autres commerces et le resto à côté de l'hôtel (Cracker Barrel), mais je pense que je vais pique-niquer dans ma chambre... je suis un peu moulue et j'ai des trucs à faire, à commencer par donner des nouvelles !
Soirée technique donc : lessive, vaisselle et internet, avec des documentaires National Geographics en bruit de fond. Et le plaisir de dormir dans un vrai lit !
Toutes les photos de la journées sont ICI !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire