Réveil vers 8h30. Pas les idées claires, mais faudra faire avec ! Il fait
déjà une chaleur de bête.
Je range sommairement le coffre de la voiture. J'ai déjà sorti le sac de
couchage et la tente qui auront leur place attitrée derrière le siège copilote.
Faudra aviser pour le reste de l'aménagement quand j'aurai fait le stock de
bouffe et autre accessoires.
Passage rapide à l'accueil pour rendre les clés, renseignement sur le Walmart
le plus proche, et hop, en route pour de nouvelles aventures. Il est déjà 10h
passé...
L'hôtel étant sur Tropicana, pas besoin de battre la campagne : le Walmart le
plus proche est plus loin vers l'est, je finirai bien par tomber dessus ! Je me
répète la liste mentalement : matelas, glacière, glace pour la glacière,
lingettes, dentifrice et shampooing, mouchoirs en papier et rouleau de sopalin,
bouffe et conserves et produits frais et boissons, bref : la liste du raton
laveur qui se rallongera dans les rayons.
Arrivée dans les travées, le spleen. Pas la même logique que chez nous. Les
quantités minimales m'impressionnent toujours. Pas de flacons modèle réduit ici,
mais plutôt des lots de 2 ou 3, ou des cartons complets quand on pourrait avoir
les cannettes à l'unité (par exemple). En revanche, pour les yaourts, c'est un par un.
Matelas, mousse ou pneumatique ?
Finalement, pneumatique, les mousses ne m'inspirent pas... et cela s'avèrera un choix judicieux pour les nuits humides. En passant, j'avise un
joli petit oreiller de voyage. Tout mignon. Parfait pour me blottir sans
m'encombrer !
Et ainsi va l'inspection et l'inventaire. Faudra que je trouve un
gonfleur qui va bien, qui ne se branche pas sur le secteur... et pour ça, aller
voir dans un autre Walmart, sur Russell, à côté de l'aéroport. Ici, le rayon
camping est en cours de liquidation depuis Labor Day. Ce n'est plus la saison.
Idem pour les cartes routières : ils n'ont qu'un atlas minable (une page par
Etat, youpiie, du 10000000ème au moins !).
Bref : deux bonnes heures plus tard,
je sors avec un caddie rebondi à souhait, parée pour trois semaines, et besoin
d'aller voir ailleurs pour compléter.
Au final, j'arrive à m'arracher de Vegas à
presque 16h, sans avoir pu trouver les cartes que je voulais. J'aviserai au premier Visitor Center.
Là, comme prévu, c'est trop tard pour Valley of Fire. Disons que s'il n'y a
pas le temps de visiter un peu, c'est pas la peine. En plus, on perd une heure
au passage dans l'Utah, et faudrait pas que j'arrive au camping après l'heure du
couvre-feu !
Je rame un peu sur les sorties de Vegas. Je loupe une rue, puis une autre, je
longe l'autoroute et finis par trouver le moyen de monter dessus ! J'ai quand
même réussi l'exploit de ne rien voir du Strip, et j'ai un certain aperçu de la
topographie de la ville avec son plan en damier. Une fois repérées les grandes
avenues, tout devient presque limpide.
Pour le reste, Las Vegas, c'est énorme.
Les banlieues s'étirent et colonisent le désert environnant. On imagine assez
bien la pression sur l'environnement, à commencer par les besoins en eau.
Les paysages ressemblent plus à la Vallée de la Mort qu'à la Californie du
Nord. Un désert pas très hospitalier avec des montagnes à l'horizon. Ici et là,
des petites communes, des mines, des chantiers, des terrains vagues, et le
désert à perte de vue. Les kilomètres défilent.
Le ciel se couvre au loin. De plus en plus d'encre en suspension, qui semble se diluer dans le peu de bleu qui reste là-haut. L'orage
éclate aux abords des gorges de la Virgin River. Son et lumière. C'est
magnifique. Les roches rouges sont éclairées par quelques coups de pinceau du
soleil qui filtre encore par endroit, le ciel est bleu marine. La pluie s'abat
avec violence. Eclairs, tonnerre, la totale.
Toutes les manettes du tableau de
bord sont mises à contribution... feux de route, essuie-glace, ventilation.
Espérons que ça passera vite et que je n'inaugurerai pas tout de suite le
couchage dans le coffre de la voiture, vu le chantier dans l'habitacle !
J'aborde donc St George dans une ambiance de fin du monde. Effets conjugués
de la nuit qui arrive et de l'orage qui a plombé la soirée, il fait très noir,
et il y a beaucoup de monde, et il pleut, et j'y vois pas grand chose, et... et... et...
J'essaie
de ne pas me mélanger les pinceaux dans les sorties. Ils indiquent Zion partout,
mais Zion c'est demain. Pour le camping, c'est à Hurricane, pas à St George. Ne
pas me satelliser, ne pas me satelliser... L'agglomération se termine, je
retrouve un peu de tranquillité.
Je finis par voir la pancarte Hurricane.
Quail Creek State Park est fléché.
C'est plutôt cool... car il fait vraiment un noir d'encre. La pluie a cessé, et
c'est tant mieux. J'arrive à l'accueil. Je suis attendue. Je ferai quand même
deux fois le tour du propriétaire avant de trouver mon emplacement. Pas
d'éclairage et j'ai pris le sens unique à l'envers donc je ne vois pas les
numéros de sites.
Plantage de la tente à la frontale. Le sol est détrempé de
l'orage qui vient de s'achever, et la nuit commence à s'étoiler. Je pique-nique
sommairement, et j'essaie mon super palace : matelas pneumatique, gros sac de
couchage, oreiller pile-poil. Je m'endors illico après une toilette express à
grand renfort de lingettes (ils les vendaient par lot de trois paquets, chez
Walmart, de quoi tenir grassement tout le séjour !) !
Toutes les photos de la journée sont ICI !
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